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Benoît XVI exige l’obéissance des prêtres autrichiens.

Mais est-ce que l’obéissance est encore une vertu ?

Vittorio Bellavite
Publié dans HLM n°128 (6/2012)

Communiqué de presse

A la suite de l'homélie du pape à la messe chrismale du Jeudi Saint 2012, répondant par une fin de non-recevoir à l'appel des curés autrichiens, Vittorio Bellavite, porte-parole national de « Noi Siamo Chiesa », a fait la déclaration suivante. Elle a été reprise comme position du mouvement international IMWAC.

Chez nous, dès le lendemain, De Standaard publiait une longue interview de l'évêque d'Anvers Johan Bonny qui disait vraiment autre chose que Joseph Ratzinger. Voir le compte rendu dans La Libre du surlendemain.

Deux jours plus tard, Helmut Schüller, le "patron" de la Pfarrer-Initiative, a lancé aux amis l'appel suivant : "Vous avez probablement déjà pris connaissance de la réaction du pape à nos activités, formulée le Jeudi Saint à Rome. Son ton relativement « doux » et le fait de poser des questions (au lieu de menacer avec de sanctions etc.) ont généralement été ressentis avec étonnement. Cela nous a donné l’idée de simplement demander au pape de nous donner la possibilité de répondre à ses questions dans un entretien direct. Cependant nous pensons qu’il serait peut-être plus judicieux si un tel entretien avait lieu dès le début sur un plan international. Voici donc notre question: Est-ce que vous – ou quelques-uns d’entre vous – vous seriez disposés à vous joindre à nous pour un tel entretien ? Le niveau international nous protégerait davantage envers les évêques et les conférences épiscopales." À suivre...

Pierre Collet

Ce matin (5 avril 2012), l’homélie de Benoît XVI, lors de la traditionnelle Messe Chrismale du Jeudi-Saint, a été particulièrement importante. Je ne peux éviter d’exprimer quelques réflexions critiques sur celle-ci.

Le Pape a parlé indirectement du texte du 19 juin 2011, signé aujourd’hui par environ 400 prêtres autrichiens, qui s’intitule Pfarrer-Initiative. Celui-ci a été suivi ensuite par d’autres Appels importants, de contenu similaire, venant de l’Europe du Nord. Ces prêtres affirmaient être obligés, surtout à cause du manque de clercs, de « suivre leur conscience » et de « se mettre en marche de façon indépendante » en ce qui concerne l’organisation de leur ministère. Ils envisagent que les laïcs y jouent un rôle à part entière et posent les problèmes de l’accès à l’Eucharistie pour les divorcés-remariés et de l’ordination des femmes et des personnes mariées. Mais Benoît XVI, comme le pape Wojtyla, ne dialogue pas, jamais. Depuis qu’existe le mouvement international « Nous Sommes Eglise », né en Autriche il y a 17 ans, qui a soulevé pour la première fois ces questions, il n’y a eu aucun rapport, aucun dialogue avec le Vatican. Il semble que l’archevêque de Vienne, le Cardinal Schönborn, ait fait des tentatives, mais il a été mis par Rome dans l’impossibilité de poursuivre. Dans son homélie, Benoît XVI a abordé ces problèmes sous le seul angle de l’obéissance due au Magistère. Mais l’obéissance est-elle encore une vertu ? Le Pape aborde, en particulier, le problème de l’ordination des femmes, en suivant la ligne du pape Wojtyla. Il n’y a même pas lieu d’en discuter. Mais, dans l’Eglise, beaucoup soutiennent qu’il n’y a pas de véritables objections valides de caractère théologique pour aller dans cette direction et cette opinion se répand.

Benoît XVI dit ensuite que dans l’histoire de l’époque postconciliaire, le vrai renouveau « a pris des formes inattendues dans des mouvements pleins de vie ». La formulation imprécise du Pape n’explicite pas ce que sont ces mouvements. Nous voudrions y inclure aussi les Communautés chrétiennes de base et tous ceux qui ont surgi, inspirés par la théologie de la libération. Nous voudrions être sûrs que le Pape n’a pas voulu faire référence seulement aux mouvements du genre Communion et Libération, aux charismatiques etc.

Enfin, Benoît XVI confère sa pleine autorité au contenu de la « Note avec indications pastorales pour l’année de la foi » du 6 janvier, signée par le Cardinal Levada, dans laquelle il affirme que « les textes du Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Église catholique de 1992 sont les instruments essentiels qui nous indiquent de façon authentique ce que croit l’Église, en ce qui concerne la Parole de Dieu ». Nous réfutons totalement cette équivalence entre l’autorité du Concile et celle du catéchisme, deux sources de l’autorité qualitativement différentes, comme nous l’avons soutenu depuis longtemps. L’Année de la foi devra être la période durant laquelle il faudra recourir à l’esprit du Concile Vatican II et à ses textes pour faire sortir l’Église de l’immobilisme et pour évangéliser au début du troisième millénaire ».


Vittorio Bellavite (Noi Siamo Chiesa - Italie)

Notes :
http://www.noisiamochiesa.org/?p=2118
Traduction de l’italien par Lucette Bottinelli – 10.04.2012



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