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Quel type de prêtre voulons-nous ?

Joe Mulrooney
Publié dans HLM n°133 (9/2013)

A l'occasion de leur rencontre annuelle 2013, les délégués de groupes de prêtres mariés d'Europe ont travaillé sur cette question. L'idée du document était la suivante : commencer par la situation, car elle met en évidence les problèmes et les difficultés actuels, et puis passer de manière positive à une réflexion sur ce qu'il faudrait faire. 

 

1. Nous ne voulons pas de quelqu'un qui se sente une vocation sacerdotale, qui se sente appelé par Dieu.

Nous ne devons pas perdre de vue la base du ministère presbytéral qui est la communauté – c'est la communauté qui appelle pour le service de la communauté.

 

2. Nous ne voulons pas de quelqu'un qui a été éloigné de la communauté et isolé pendant six années de formation.

La maturité appropriée en tant que leader dans la communauté ne peut venir qu’au sein de la communauté – développement émotionnel, capacité à établir des relations, capacité à dialoguer, aptitudes à la communication...

 

3. Nous ne voulons pas de quelqu'un qui soit parachuté du dehors de la communauté – le système "Rent-a-priest".

Notre théologie, notre spiritualité doivent être incarnées.  Elles doivent pouvoir se développer dans le terreau de la culture particulière, nationale et locale.

 

4. Nous ne voulons pas d'un prêtre qui se considère comme « en charge ».

C’est la communauté qui est « en charge » de sa propre vie et doit être autorisée à veiller à développer les mécanismes pour faire vivre et grandir cette vie.  Trop de nos prêtres sont accablés par un terrible sentiment de « responsabilité ».

 

5. Nous ne voulons pas d'un prêtre qui se voit comme manager d'une paroisse.

Son secteur d'activité, c’est la prière et la croissance spirituelle des membres de la communauté, prêtre inclus, afin qu'ils vivent leur vie comme membres du Royaume de Dieu.

 

6. Nous ne voulons pas d’une personne nécessairement hautement qualifiée dans les domaines du droit canonique, de l'histoire ou de la théologie dogmatique.

Nous devrions réfléchir à ce que devraient être les exigences d'une théologie plus "pastorale"  : bien sûr des compétences de communication et d’homilétique, des qualifications éducatives... Un approfondissement sérieux des Saintes Écritures pour le partage de la parole de Dieu à la communauté eucharistique – nous en  souffrons si souvent sur les bancs de l’église… !

 

7. Nous ne voulons pas d'une station-service – un prêtre dont le rôle est simplement de dire la messe et d’administrer les sacrements.

Par conséquent, nous avons besoin de beaucoup plus de prêtres choisis dans la communauté, peut-être à temps partiel, afin qu'ils aient le temps et la possibilité de partager tous les divers aspects de la vie de la communauté.

 

8. Nous ne voulons pas d’un "prêtre célibataire".

Le prêtre peut être célibataire ou non, mais cela ne doit pas être considéré comme faisant partie de son ministère. Psychologiquement, cela le coupe largement de tant de choses de la vie de la communauté.

 

9. Nous ne voulons pas d'un prêtre qui n'est pas représentatif de la communauté.

Comptons le ratio masculin/féminin sur les bancs d'église et finissons-en avec la discrimination.

 

10. Nous ne voulons pas d’un prêtre obéissant, une personne qui dit toujours oui, rigide et inflexible sous la Loi et aux ordres de l’évêque.

L'Évangile est un évangile de liberté pour le service.  Nous avons besoin d'une personne de courage, prête à agir selon sa conscience.  La capacité de s'exprimer et de dialoguer, tant avec la communauté qu’avec l'institution, est essentielle.

 

11. Nous ne voulons pas d'un prêtre qui "sait tout".

Le prêtre doit être un apprenant tout au long de sa vie, capable de se joindre à sa communauté, comme le chef de famille dans Matthieu 13, qui trouve « des choses anciennes et des choses nouvelles » dans la réserve du Royaume de Dieu.

 

12. Nous ne voulons pas d'une personne qui arbore des symboles de supériorité et d'isolement.

Son habit et son style de vie devraient être ceux de la communauté.

 

13. Nous ne voulons pas d’un puriste liturgique pour qui les rubriques sont plus importantes que le contenu.

La flexibilité, l’expérimentation et l’apprentissage sur le tas sont les seules façons de grandir ensemble.

 

14. Nous ne voulons pas d'un prêtre dont la vision est limitée à ce que nous avons toujours fait.

L’imagination est nécessaire, le regard tourné vers l’extérieur, de telle sorte qu'avec le sens de l'histoire, nous puissions saisir à bras le corps ce qui vit, ce qui change dans la réalité de notre tradition communautaire.  Il faut une vision pour se projeter hardiment vers l'avenir.

 

15. Nous ne voulons pas de quelqu'un qui se voit lui-même comme "alter Christus".

Cette arrogance élève le prêtre au-dessus du peuple de Dieu, corps du Christ. Le prêtre préside à l'autel comme représentant de la communauté et c’est elle qui célèbre.

   

Joe Mulrooney

Notes :

Jo Mulrooney, Advent, UK, Juin 2013  
Source : http://www.pretresmaries.eu/fr/Publications.html#450
  




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