liminaire
Pierre Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
02.06.2005. Le 16 mai dernier, au Conseil de p.a.v.é.s., nous entendions le compte rendu de notre déléguée à la Conférence annuelle du Réseau Européen "Église et Liberté". Sa mission était de prendre les contacts nécessaires pour élargir notre réseau à une dimension européenne, d’entendre le vécu et les priorités des autres réseaux, d’apporter notre modeste contribution à la transformation d’une Église plus libre, plus démocratique, plus proche de l’évangile, à la construction d’un monde plus juste et plus solidaire. Une équipe de p.a.v.é.s. s’est mise en place pour poursuivre ces contacts internationaux, mais on peut déjà trouver ici une partie des informations concernant cette rencontre (voir l’article Les Communautés de Base en Espagne), et un compte rendu détaillé sera publié ce mois-ci dans notre Bulletin n°3 (Un autre monde est possible). Le Message final de la rencontre est aussi accessible ici.
Deux semaines plus tard, nous sommes tous témoins du refus massif par les Français et les Hollandais du futur "Traité Constitutionnel" pour l’Europe, et tous les analystes sont unanimes pour reconnaître que la grande majorité des "non" vise davantage les politiques nationales qu’un véritable enjeu – même économique – au niveau européen (voir par exemple La Croix). N’empêche : dans les "réseaux", beaucoup ont ou auraient sans doute voté "non" également, pour des raisons que, pour faire court, on pourrait nommer "altermondialistes" : pas assez social, mise en danger du service public, etc. Question difficile, à la mesure de la complexité du traité lui-même… Mais la vraie responsabilité de celui qui ose dire "non" devrait être d’apporter sa contribution à une alternative crédible.
Rien n’est simple… sinon le repli sur soi. Si nous avons choisi d’animer un "réseau", c’est parce que nous croyons que la différence enrichit plutôt qu’elle ne divise, que dans le même temps qu’ils se disent les autres nous révèlent à nous-mêmes, qu’aucune vérité n’est jamais "détenue" mais ne peut qu’être "partagée".
Ce qui signifie donc que ces "liminaires", comme le "forum", ne prétendent pas formuler une opinion commune ou majoritaire mais être la modeste agora qui devrait caractériser toute démocratie. À p.a.v.é.s., après tous ces "non", qu’ils soient identitaires ou altermondialistes, nous nous sentons aujourd’hui encore un peu plus appelés à travailler "en réseau" pour suggérer des chemins nouveaux.
Pierre Collet (Hors-les-murs)