liminaire
Pierre Collet
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16.06.2005. Nos amis des Communautés de Base en France nous font part du décès de Yves Burdelot, ce lundi 13 juin. Ce prêtre normand est l’auteur du livre bien connu "Devenir humain" (Cerf, 2002) qui a nourri la réflexion et l’engagement de beaucoup d’entre nous ces derniers temps. Professeur de philosophie, délégué à l’œcuménisme, et chargé depuis 12 ans de "recherches dans le domaine des nouvelles expressions de la foi" et donc lui-même "chercheur de sens", il commençait son livre par ces mots : "Si pour aller à Dieu, la route te manque, fais-la !". Quatre options de départ caractérisent sa démarche : Mettre de l’intelligence dans les démarches croyantes – Présenter le chrétien comme un chercheur de sens plutôt qu’un possesseur de vérité – Jeter un regard positif sur la modernité – Considérer le fait de vivre dans un monde incroyant comme une chance… Ce n’est que par ce chemin d’humanité que ce qu'il appelle la "proposition chrétienne" retrouvera quelque crédibilité, que nous retrouverons le goût du Dieu "amoureux" de Jésus, que l’Église pourra révéler quelques signes du Royaume.
Et il terminait son livre par ce "Credo à l’envers" – à l’envers parce qu’il ne partirait pas de vérités à admettre mais de la démarche de la vie et de la foi elle-même – que beaucoup connaissent mais qu’il nous plaît de redire ici :
Je crois à la vie nouvelle que rien ne pourra détruire ni la mort, ni le péché. Je le crois parce que je l’expérimente déjà dans le partage communautaire, qui doit s’ouvrir pour réaliser l’assemblement universel des croyants.
Je crois en l’Esprit qui m’ouvre aux autres – et me révèle à moi-même – à travers cette tension vers la communauté humaine.
Je crois en Jésus le Messie. En lui, cette vie nouvelle a été manifestée à la perfection. Identifié à la Source de tout amour, Il est désormais le modèle de tout amour. Je crois que cet homme est vivant parce que ceux qui ont partagé son histoire, qui l’ont vu vivre, souffrir et mourir ont fait l’expérience, après sa mort, de cette vie "ressuscitée". Je crois, comme eux, que cet homme, visage de Dieu, né d’une femme, et seul Seigneur des humains, venait de Dieu.
Dans cette foi, je crois au Dieu-qu’il-appelait-son-Père, en qui je reconnais la Source de toute vie, le Créateur et la destinée du monde.
On trouvera un bon résumé d’une de ses dernières conférences sur le site français de Nous Sommes Aussi l’Église.
Pierre Collet (Hors-les-murs)