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Pierre A. Collet
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L'approche d'élections dans plusieurs pays européens peut être l'occasion d'exacerber certaines positions sécuritaires ou identitaires et donc nous inquiéter assez légitimement. Qu'on se souvienne de l'enquête menée il y a quelques mois par Le Soir et qu'a évoquée Jean-Marie Culot dans notre dernière revue "Noir, Jaune, Blues... Et vert ?"  Mais la défaite, même relative, de la droite raciste et xénophobe aux élections législatives du 15 mars aux Pays-Bas confirme la bonne santé de notre monde. Contrairement aux sondages et aux prévisions catastrophistes, la poussée réactionnaire qui mettait en danger les valeurs démocratiques n'a convaincu qu'une minorité de 12 % de l'électorat. Cela signifie peut-être que les acquis du XXe siècle ne sont pas vraiment mis en question dans la culture d'aujourd'hui, malgré les tentations encore limitées de les combattre. Les électorats font preuve d'une bonne santé, ils ne semblent pas victimes de populisme et le désapprouvent. Cela signifie aussi que la majorité des gens ne sont pas du tout d'accord avec les murs, les barbelés, les détentions et les expulsions d'immigrés. C'est cette même volonté qu'ont démontrée les Autrichiens et les Allemands, tous ces volontaires qui se sont précipités à la frontière hongroise pour secourir les réfugiés bloqués et les emmener avec eux. C'est la même intention qu'on peut voir dans les positions prises par Merkel en Allemagne. C'est la même chose qui se manifeste dans l'accueil de nombreux Italiens et dans leur protestation contre les récentes politiques répressives du ministre Minniti et les accords abominables conclus avec la Libye. Raniero La Valle vient de faire une remarquable analyse de cette situation sur un blog de la Repubblica. Mais  d'autres élections appelleraient sans doute un diagnostic moins rassurant, de même que certaines prises de position de notre propre gouvernement belge : de quoi nous rappeler à la vigilance et à la prévention. 

Démocratie, dénonciations des populismes, appel à la participation et à la responsabilité citoyenne... Les communautés de base en font partout leur priorité, comme nous le rappelle opportunément Mario Campli à Rome ainsi que Joseph Pirson dans notre dernier bulletin. C'est avec cette même préoccupation que nous vous invitons à lire le communiqué de notre réseau européen Églises et Libertés à l'occasion des 60 ans du Traité de Rome : nos espoirs pour un renouveau du projet européen sont à la mesure de ceux que nous continuons à nourrir pour, enfin, un vrai printemps de notre Église... 

Concernant l'affaire du chargé de cours invité S. Mercier, nous ne sommes pas fâchés de sa suspension par les autorités de l'UCL. Les évêques de Belgique non plus d'ailleurs qui s'expriment ainsi : "Même si l’Eglise est opposée à l’avortement, elle fait la distinction entre  la personne et l’acte. L’Eglise comprend que certaines femmes en arrivent à décider d’un avortement quand elles sont dans des situations pénibles, difficiles voire désespérées. La gravité de l’avortement est un drame pour l’enfant, pour ses parents et pour la société. Par compréhension pour ces situations dramatiques, les évêques tiennent à ce que l’on parle toujours avec nuance et tact des personnes et des couples qui font le choix de l’avortement."  Mais plutôt que de distinguer entre la personne et l'acte, nous préférerions sans doute parler de la priorité de la personne sur la loi, toujours. Ou de comprendre l'appel de Jésus à la "conversion" dans ce sens, justement : c'est ce qu'avait découvert Pierre de Locht qui nous avait si bien ouvert les yeux à ce regard nouveau. Il nous a quittés il y a tout juste 10 ans et nous nous souvenons de lui avec émotion et gratitude. 

Un mot enfin pour faire écho à l'émission Cash Investigation sur France 2 le 21 mars dernier à propos de la pédophilie dans le clergé français. La France si fière de son statut de laïcité semble avoir bien du mal à se libérer de la chape du "silence", 10 ans, voire 15 ans après tous ses voisins. Comparez le dernier livre d'Isabelle de Gaulmyn à ce quelle disait il y a quelques années pour venir au secours de "son" église... C'est avec soulagement qu'on découvre par exemple la parole claire et sans ambiguïté de René Poujol. Mais à Rome, les tensions restent encore vives après la démission fracassante de Marie Collins de la Commission pédophilie pour son inertie toujours plus marquée sur la question. Après la mise à pied de Peter Saunders l'année dernière, il n'y a donc plus aucune victime de prêtre ou religieux pédophile dans ladite Commission... L'affaire n'est pas du domaine des anecdotes : relisez ce que nous écrivions en 2010 et ce qu'en disait, de manière plus catégorique encore, notre regretté Enzo Mazzi.


Pierre A. Collet (Réseau PAVÉS)


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