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Pas de "vivre ensemble citoyen" sans cours de religion ou de morale

Communiqué du C.I.L.

CIL
Publié dans Bulletin PAVÉS n°47 (6/2016)

Dans le contexte de la création des cours de philosophie et de citoyenneté décidée par les pouvoirs politiques, et de sa répercussion sur la diminution des cours de religion et de morale, le CIL vient de publier ce communiqué. Ce texte très général reconnaît implicitement l’importance d’une éducation au ‘vivre ensemble’ tout en revendiquant la nécessité de garder des formations à la dimension religieuse. C’est aussi ce que dit la lettre des évêques : « Garder un cours confessionnel de religion, c’est inciter chaque religion à se présenter de manière cohérente et pédagogique ; c’est encourager les enseignants et les élèves à s’ouvrir à un esprit critique et à développer une pensée libre ; permettre d’entrer dans une culture de débat avec d’autres convictions religieuses ou laïques ; apprendre à argumenter de manière rationnelle pour présenter un point de vue personnel et enfin, favoriser un meilleur vivre-ensemble. On évite ainsi d’entrer dans la spirale des fondamentalismes et des replis identitaires. » (www.cathobel.be)  D’accord.

Malheureusement, l’autorisation donnée à l’enseignement catholique de traiter la réforme à sa manière en conservant les 2 heures de religion et en confiant l’éducation à la citoyenneté aux autres cours nous paraît créer une situation bancale et même ambiguë qui ne va pas dans le sens d’une réforme équilibrée, même en se basant sur un référentiel prétendument commun. Une occasion manquée de dépasser le clivage entre réseaux… (P.Collet)

Le Conseil Interdiocésain des Laïcs (C.I.L.)  rassemble des associations, des personnes et des mouvements agissant, en tant que laïcs chrétiens, dans différents secteurs de la société belge et de l’Église francophone. La réalité plurielle de nos origines, de nos engagements, des générations invite au dialogue pour relever, ensemble avec d’autres convictions et à la lumière d’un humanisme largement commun, les défis de ce monde confronté à des paradoxes pour conjuguer mondialisation et individualisme, rendement et solidarité, matérialisme et spiritualité, citoyenneté et convictions. Tout autant que pour assumer constructivement les tensions qui freinent nos ambitions. 

Comme un volcan endormi, le débat relatif aux cours "philosophiques" s’est brusquement réveillé sur la question de la "neutralité" que nous attendons de l’État laïque.

La neutralité est en soi impossible. Naître, c’est entrer dans le monde de l’altérité, pour affronter la découverte des différences, sans les gommer mais pour les accepter et les articuler parce que sources d’enrichissement plutôt que de division.

Pour permettre un "vivre ensemble citoyen", un État qui se veut laïque doit faire respecter les droits des individus et des associations et agir selon une laïcité politique, où aucune conviction ne veuille ni ne puisse imposer son point de vue comme unique fondement de notre société.

Pour assurer un "vivre ensemble citoyen", dans la pluralité de convictions des concitoyens, cantonner ces convictions dans la seule sphère privée voire intime, relève d’un choix idéologique qui ne résout aucun problème. Au contraire, il faut inviter les diverses convictions dans le débat public pour ouvrir au dialogue entre les personnes, au-delà de la seule confrontation des idées.

Une double démarche semble importante pour alimenter  le souci commun de la construction de ce "vivre ensemble citoyen". D’une part, s’informer pour déconstruire les stéréotypes, les clichés, les préjugés qui nous habitent tous. D’autre part, former les jeunes pour leur permettre de construire leurs propres convictions et donner sens à leur vie. Ainsi compris, le dialogue intègre racines et rencontre, identité et ouverture, à l’autre et à soi-même.

Pour l’enfant, pour l’adolescent, comme pour l’enseignant, l’éducation au dialogue, l’apprentissage du dialogue, dans le respect des différences, est incontournable, indispensable dans une société devenue plurielle. Et cela s’apprend !

Si l’éducation à la citoyenneté est transversale à tous les apprentissages dans la vie de l’école, il est indispensable de garder des cours "philosophiques/de religion" accordés sur un référentiel commun.

Multiplions les situations déjà existantes où tant de bonnes volontés ne s’arrêtent pas aux frontières des convictions pour élaborer et réussir des projets de solidarité et d’humanisme.

C’est en bâtissant quelque chose ensemble que les personnes s'apprécient !


CIL


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