Vous avez aimé « Heureux les athées »...
Courrier de lecteurs
divers
Publié dans Bulletin PAVÉS n°46 (3/2016)
Est-ce le titre un peu provocateur qui a amené tant de nos amis à lire cet article… ? En tout cas, vous avez été très nombreux à nous dire votre merci et quelques-uns aussi à le commenter, à poursuivre la réflexion, voire à le transmettre à des amis… Le sujet correspond indiscutablement à l’une de vos attentes, nous l’avons bien entendu ! Voici un tout petit échantillon de vos réactions, avant d’illustrer le thème avec un texte de notre ami Jacques Meurice sur ‘le dogme’. Dans la même veine, vous apprécierez le petit livre de Victor Grèzes.[1] Ainsi que l’entretien accordé par José Arregi au dernier Golias Magazine (n° 166) sous le titre "Réinventons le mot de ‘dieu’" (P. Collet)
Après avoir pris conscience de ce concept d’un Dieu anthropomorphique et redécouvert le Jésus historique, un juif galiléen désobéissant, nos communautés de base italiennes savent qu’elles ont encore du chemin à faire. […] À mon avis, cela consiste à renoncer définitivement à toute recherche de nouvelle confrontation avec le divin. […] D’ailleurs, la Bible ne dit jamais qui est Dieu, ne prouve pas son existence et ne parle jamais de lui comme d’un objet de connaissance humaine, comme le prétend le Dictionnaire de la Bible, mais au contraire le qualifie de noms très divers, y compris celui que les Juifs ne voulaient pas prononcer. Et pourtant, Dieu est présent et parle à travers la Bible.Il faudrait peut-être prendre plus au sérieux la réponse de Jésus quand on lui demande de montrer le visage de Dieu : qui me voit, voit le Père (Jn 14,9) et croire vraiment dans sa déclaration solennelle : Moi et le Père nous sommes un (Jn 3,35). Mais dès les premiers siècles, les chrétiens ont estimé que cela ne suffisait pas pour affronter ceux qui défendaient les dieux des philosophes. […] Les partisans de la‘théologie négative’ affirmaient qu’on ne peut dire de Dieu que ce qu’il n’est pas, mais ils n’ont pas résisté à la pression. […] Et aujourd’hui, même le pape François est harcelé par ceux qui veulent la vérité plutôt que la miséricorde ! (Marcello Vigli, Rome)
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[…] Je dois vous exprimer mon enthousiasme en lisant votre traduction de "Heureux les athées". J’ai commencé à douter vers 18 ans et j’ai été depuis lors plus ou moins en recherche. Il y a environ 28 ans, j’ai ressenti que j’étais vraiment agnostique et que je ne croyais pas en Dieu, mais d’une certaine façon, je suis toujours plus ou moins en recherche (de quoi, je ne le sais pas…). Mais cette théologienne exprime quelque chose qui est proche de ce que je ressens et elle "détricote" bien l’institution souveraine qui a imposé ses dogmes et ses interdits au fil des siècles, oubliant totalement le message de Jésus. J’ai fréquenté une paroisse dont j’apprécie beaucoup la communauté mais il m’est pratiquement impossible d’assister à une messe car je ne peux entendre certaines choses qui s’y disent. Merci encore pour ce beau texte. […] (M. Bachmajer, Bruxelles)
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Bravo et courage pour la poursuite de toutes les opérations de salubrité ecclésiale... qui, comme tu l’as bien entrevu dans ta traduction du texte de la théologienne latino-américaine, pourrait impliquer une révision radicale de la réalité même de la Religion.[…] Lenaers & Cie sont venus à bout des monstruosités métaphysiques produites par l’optique onto-théologique d’antan. Il serait peut-être temps d’évacuer de la philosophie et de la pratique d’un christianisme post-religieux les derniers relents rituels d’une certaine magie sacramentaire. Il est à espérer que plus aucun croyant critique ne souscrit aujourd’hui au dogme (plus augustinien que biblique) de la tache provoquée Dieu sait comment sur une âme purement spirituelle par le Péché Originel et qui (avant qu’on n’invente de toutes pièces les Limbes) condamnait les enfants non baptisés à brûler éternellement en enfer. J’ai du mal à penser qu’il puisse y avoir encore des présidents de l’eucharistie qui raclent le corporal avec la patène avec un acharnement (que j’ai connu chez certains prêtres obsessionnels) de peur que Dieu, contenu dans la moindre miette de l’hostie transsubstantiée, ne tombe à leur insu par terre. […] La mythologie métaphysique aura beau avoir rendu l’âme, si leur mécanisme magique perdure et monopolise la ‘mission’ interculturelle, les catholiques ne sont pas encore sortis de l’auberge religieuse dans laquelle ils voudraient voir impérativement entrer tout le monde, manu militari si nécessaire ! (Michaël Singleton, UCL)divers
Notes :
[1] Victor Grèzes, Je suis athée, croyez-moi, éditions de l’Atelier, 2016, 144 pages, et son excellent compte rendu par René Poujol sur www.baptises.fr/content/le-pape-me-dit-«tu-es-athée-reste-le»
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