Les délégués européens des communautés de base se sont réunis à Rome
avril 2017
Pierre Collet
Publié dans CEM n°115 (6/2017)
Après deux années d'absence due essentiellement à des malentendus internes, les envoyés belges à la rencontre annuelle du Collectif Européen des Communautés de Base ont été très heureux de revoir les amis des autres pays, même s’il leur a fallu quelques efforts pour se remettre "dans le coup"… Nous avons commencé par apprendre que Michel Jemelin avait finalement succombé à son cancer un peu avant Pâques. Nous avons également évoqué l’absence de Pepe Beerli, décédé subitement en août dernier. Nous regretterons ces deux amis suisses si chaleureux et si engagés qui apportaient en plus des dimensions œcuménique et écologique originales à notre collectif.
Nous étions 10 quand même : Massimiliano Tosato pour l'Italie, Inma Zamorano pour l'Espagne, Gilbert et Marie-Pascale Clavel pour la France, Rotraut Lakmaier pour l'Autriche, José Amrein-Murer pour la Suisse alémanique, Geneviève et Gilbert Wepf pour la Suisse romande, Marie-Astrid et Pierre Collet pour la Belgique francophone. Absents : les Basques, excusés, et nos amis Flamands et Hollandais, non excusés.
Les retrouvailles sont toujours l’occasion de se partager les nouvelles des différents pays concernant l’état des communautés de base. Mais l'objet principal de la réunion était de s'accorder et préparer une grande rencontre européenne pour le week-end des 21-22-23 septembre 2018 à Rimini, en même temps que la rencontre nationale annuelle des Italiens. Ce sera la 10e rencontre européenne et à 25 ans de la première qui s’est tenue en mai 1983 à Amsterdam. Les Italiens préfèrent une formule réunion-logement-repas en institution : c’est que nous avons tous quelques années de plus, les personnes disponibles pour accueillir également, et un minimum de confort ne nous paraît plus un luxe... Question budget, le projet dans la maison de vacances des Salésiens à Rimini semble très raisonnable (coût de revient 50 euros par jour, donc un peu plus de 100 euros par personne). Notre caisse européenne alimentée par les cotisations annuelles et une aide importante promise par les Italiens feront la différence pour permettre au plus grand nombre de séjourner, même gratuitement. Ou pour rencontrer des frais supplémentaires si on louait des appareils de traduction simultanée. La gestion du budget est évidemment entre les mains du pays qui accueille. Les Italiens pensent qu'ils pourraient être une centaine et accueillir gracieusement une bonne quarantaine d'étrangers : nous estimons par contre que la plupart des étrangers pourront apporter leur propre contribution financière, au minimum une contribution libre selon les capacités de chacun. Surtout si on prévoit ce surcoût "confort" des traductions simultanées.
Nous avons aussi confirmé l'intérêt pour le thème déjà retenu par les Italiens en le précisant un peu : "une église pauvre et des pauvres pour un monde plus juste", à partir des priorités qu’ils se sont données avec le projet "Chiesa di tutti, chiesa dei poveri". Nous voudrions étoffer un peu le sujet en précisant où cette "pauvreté" serait vécue ou à vivre, et comment la vivre dans cinq domaines : 1. Socio-politique (engagement citoyen), 2. Économique et professionnel, 3. Environnemental (communion avec la nature), 4. Pluralisme culturel, 5. Accueil des immigrés. Mais ne faudrait-il pas réserver clairement un domaine à la dimension "religions" ?
Le titre renvoie à une réalité complexe : on y parle d' "église pauvre" mais nous savons bien que c'est surtout de nous et de nos communautés qu'il s'agit. On y parle de "pauvreté" qui est une donnée sociale, économique, culturelle, d'où l'option pour les pauvres, mais nous ne voulons pas oublier que c’est d’abord une attitude intérieure qui concerne aussi nos croyances et nos convictions. Une spiritualité, mais pas une spiritualité désincarnée, bien sûr, on vise une certaine forme d'efficacité pour un monde plus juste...
Pour introduire la rencontre, on espère trouver une personnalité capable de nous faire une conférence et d’élargir nos horizons. Mais on voudrait aussi présenter quelques "expériences concrètes" en rapport avec les "domaines" cités plus haut. On suggère la "simplicité volontaire", par exemple.
Le secrétaire européen, Massimiliano Tosato, souhaite que nous puissions préparer et publier des livrets avec les communications dans les différentes langues comme on avait fait à Vienne en 2009. On y trouverait la présen-tation des communautés par pays ou région, les textes des intervenants traduits dans ces différentes langues, les textes des prières et célébrations...
Pour mettre tout cela au point, une prochaine réunion du Collectif aura lieu à Rimini le premier week-end de mai 2018. Les réactions des communautés sont très bienvenues d’ici là, la coordination belge va devoir se mettre au travail, et un maximum d’entre vous seront attendus à Rimini en septembre 2018 !
Pierre Collet (Hors-les-murs)