liminaire
Pierre A. Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
Comme beaucoup de nos compatriotes sans doute, nous avons été surpris mais aussi scandalisés il y a trois semaines par l’initiative des dirigeants du CdH de « débrancher la prise », de mettre en panne la gestion, le gouvernement de nos régions, au nom d’une meilleure gouvernance… Je dis « nous » pour faire court, des nuances seraient sans doute nécessaires. Car laver toujours plus blanc d’accord, qui le refuserait ? Mais mettre en péril et en tout cas retarder considérablement les réformes engagées, au point de refuser d’un côté ce qu’on va s’empresser d’accorder de l’autre, c’est un jeu de dupes. Il faut lire le blog de Pierre Delagrange dans La Revue Nouvelle pour s’apercevoir que c’est peut-être un mal pour un bien, à moyen terme : mais pas pour notre système de partis politiques, quels qu’ils soient…
Plus récent encore, c’est le G20 qui a retenu notre attention tout aussi désenchantée. Ils n’ont évidemment pas entendu les préoccupations du pape François, mais nous avons aussi besoin de les relire : « Je crains qu’il n’y ait des alliances très dangereuses entre des puissances qui ont une vision du monde déformée… » Relire son message à Angela Merkel, l'hôtesse du G20 et les commentaires de La Croix. Sa rencontre le 6 juillet dernier avec le vieux journaliste Eugenio Scalfari est éclairante, rafraîchissante.
Saluons aussi sa décision de remplacer le cardinal Müller à la Doctrine de la Foi par son adjoint, Luis Ladaria, jésuite et espagnol. Sans doute pas une révolution en perspective, mais il semblait clair que Müller ne jouait pas dans le même camp que François depuis un bon moment, en particulier pour appliquer « Amoris Laetitia » ni pour respecter la « tolérance zéro » en matière d’abus sexuels. C’est en tout cas ce que prétendait Marie Collins au moment de sa démission. Notre réseau WAC-International a publié un communiqué de presse pour exprimer sa satisfaction…
Au chapitre des « anniversaires », avez-vous eu comme nous le sentiment que les médias rechignaient à évoquer les cinquante ans du début de la guerre des 6 jours ? Pascal Fenaux en fait une analyse fine et remarquable dans « un demi-siècle, tous droit dans le mur… »
Enfin nous aurons l’occasion d’évoquer le départ de François Houtart à l’âge de 92 ans, un guide et un ami. Nous lui consacrerons un article dans notre prochaine revue, mais on peut déjà lire l’hommage que lui ont rendu Frei Betto et Juan Jose Tamayo, et chez nous, ses amis du Cetri.
Pierre A. Collet (Réseau PAVÉS)