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liminaire

Pierre Collet
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03.08.2005. Comme pour Partenia, c’était aussi il y a 10 ans. Un petit groupe de laïcs et de prêtres lançait à Innsbruck une collecte de signatures pour réclamer une Église catholique "plus aimante, plus démocratique, plus généreuse". En quelques mois cette campagne rassemblait 3 millions de signatures et suscitait des relais partout dans le monde. C’est le mouvement "Nous sommes Église" auquel PAVÉS adhère depuis ses débuts et qui est actif dans 20 pays sur tous les continents. On s’en rappelle les cinq revendications fondamentales : 1. Une église fraternelle, respectueuse de chacun et démocratique ; 2. Une égalité totale accordée aux femmes ; 3. La suppression de l’obligation du célibat pour les prêtres ; 4. Une vision positive et valorisante de la sexualité ; 5. La présentation de l’Évangile comme message de joie et non de culpabilité.

Des délégués et des invités venus de 9 pays ont fêté cet anniversaire pendant le dernier week-end de juin à Innsbruck. Relevons trois choses exposées à cette occasion :

- Le dialogue avec les évêques continue un peu partout, et le climat devient souvent plus amical, mais il n’atteint jamais un niveau "structurel". "L’incapacité des évêques à s'impliquer dans des conflits est partiellement la cause des nombreux départs qui affectent l'Église".

- Les réformes demandées doivent partir de l’Église elle-même : "leur enjeu n’est pas une adaptation à la mode mais la fidélité à l’Évangile".

- La décision a été prise de "demander un entretien avec le nouveau Pape pour lui exposer les enjeux des réformes". De toute façon, une réunion se tiendra à Rome pendant le synode des évêques, en octobre prochain.

C’est que le programme n’a pas pris une ride, au contraire. Sur plusieurs de ces points même, on a assisté à de vaticanes mises au pas aussi spectaculaires que rigides… Le mouvement de contestation et de réforme, très divers et peu structuré, allait-il résister à l’épreuve de la durée ? Le groupe des jeunes de "Nous sommes Église" prétend en tout cas, sur base d’enquêtes dans différents pays, que la "volonté réformatrice des catholiques pratiquants" est toujours bien vivante. On trouve quelques statistiques sur leur site propre.

Alors, scepticisme ou espérance ? Dans la foulée de notre "Texte du mois", permettez-moi de vous conseiller la lecture de la remarquable analyse de Pablo Richard, ce prêtre et bibliste chilien proche des Communautés de base : très critique, il propose une grille selon deux "modèles d’Église" et annonce une "crise irréversible dans l’Église catholique". Excessif, diront certains. Et on n’a pas de traduction française… D’un tout autre contexte, dans un style plus poétique qui ne manque pas d’humour, mais toujours sur le même thème, vous aurez sans doute eu l’occasion de lire la belle page de Dom Armand Veilleux, le père abbé de Chimay.

Dans le mot d'accueil adressé à l'assemblée d’Innsbruck, Hans Küng écrivait : "L'élection du Pape n'a pas modifié fondamentalement les problèmes qui affectent l'Église catholique. Les carences demeurent, mais il ne faut pas perdre espoir. Le renouveau de l'Église à partir de la base se poursuivra et il le faut. Je fais pour cela ce qui m'incombe, que chacun fasse de même… "

Pierre Collet (Hors-les-murs)


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