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liminaire

Pierre Collet
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04.11.2005. Le petit parfum de scandale que tant de médias s’empressent de diffuser à l’occasion de la sortie du dernier livre de l’abbé Pierre - Mon Dieu, pourquoi ? (Plon) - ne devrait pas occulter pour nous l’intérêt de ce ennième testament du « Français le plus aimé des Français … ». Quelques éditorialistes en ont bien parlé, comme dans La Croix par exemple. D’autres, comme l’Express, en ont profité allègrement pour nous rafraîchir la mémoire sur les affaires louches et hypocrites qui impliquent le clergé et le sexe. Contentons-nous de saluer une fois de plus le courage, la combativité de cet inlassable défenseur de la dignité humaine, du respect, de la sincérité, de la tolérance.

Surprise pourtant de ne lire chez aucun de ces journalistes le lien avec un autre événement qui datait du même jour que la sortie du livre, L’appel de huit vieux en colère. Vous ne l’avez pas entendu ? Comme le titre l’indique bien, ce sont des « vieux » qui revendiquent le droit de faire profiter la société de leur expérience et de leurs convictions. À propos de la guerre surtout, mais aussi de la manière de rendre la justice, de faire fonctionner la démocratie et la politique, et aussi du manque flagrant d’investissement pour restaurer le tissu social dans les banlieues. C’était deux jours avant les graves événements de cette dernière semaine… Les signataires ? L’abbé Pierre, Albert Jacquard, Edgar Morin, Jean Delumeau, etc. C’est très français, une fois de plus, et libre à chacun de ne pas souscrire à toutes les propositions énoncées, mais c’est frais, c’est vrai, c’est ouvert sur l’avenir.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du Synode des évêques qui s’est terminé le 22 octobre : statu quo sur toute la ligne, sur tous les fronts. Même si l’on peut se réjouir d’une liberté de parole plus grande, et pour la première fois, d’une divulgation et donc d’une publication provisoire des 50 propositions des évêques, la déception est partagée par beaucoup.

« Et on peut comprendre leur impatience sur trois dossiers importants, reconnaît Charles Delhez dans Dimanche : le manque de prêtres, les divisions de l‘Église, l’accueil des divorcés-remariés. (Et de poser les questions pertinentes suivantes, concernant plus particulièrement les propositions 11, 40 et 41 :)

• Point n’est question de contester la richesse du célibat sacerdotal. Mais mesure-t-on suffisamment le vide eucharistique qui se profile et entend-on le désir de pasteurs exprimé par le Peuple de Dieu ?
• Il faut certes éviter de poser des gestes d’unité – l’eucharistie célébrée en commun – qui ne seraient que de façade, mais ne devrait-on pas prendre conscience que l’unité est parfois plus grande à la base qu’au sommet ? Ne communions-nous pas déjà à un même baptême ?
• Quant aux divorcés-remariés, tout le monde est bien d’accord pour tenir la fidélité en haute estime. Mais perçoit-on la détresse de ceux dont le couple a connu l’échec ? N’ont-ils pas grand besoin d’un signe de miséricorde et du pain eucharistique pour la route ? »

Eh non, il ne fallait pas rêver… Pire : au vu des 50 propositions désormais publiques, on sait maintenant que ce n’est pas Rome qui bloque les réformes dans une attitude autoritaire, mais que c’est la grande majorité des évêques qui n’en veut pas… Significatif, ce titre d’un éditorialiste de La Croix : « Il n’y a pas eu durant ce synode de retour en arrière » … ?

Pierre Collet (Hors-les-murs)


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