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Travailler comme aumônière, quand on est laïque et femme?

Véronique N.
Publié dans HLM n°102 (12/2005)

 

Je dirais que le pourcentage de personnes qui réclament l’ "aumônier" est aujourd’hui assez bas. Il s’agit souvent de personnes âgées très attachées au prêtre qui, avant mon arrivée, fonctionnait seul pour tout l’hôpital. Certaines vivaient une communion spirituelle avec lui, dans le non-dit, je pense. Pour d’autres, sa manière de consoler en distrayant par toutes sortes de discours leur manque. Et je ne peux décemment pas jouer ce rôle.

Anecdote : lors de l’hospitalisation d’un prêtre, récemment, nous avons été reçues avec beaucoup d’étonnement. Bien qu’il avait lu notre feuillet d’ac-cueil clair au sujet de l’équipe d’aumônerie composée de cinq femmes, il s’attendait à voir débarquer le prêtre officiant chaque semaine et appelé pour les sacrements. Il l’a même nommé "L’aumônier" ! alors qu’il ne fait pas d’aumônerie, c’est-à-dire d’écoute et d’accompagnement des malades.

C’est donc avec quelques personnes initiées depuis longtemps par l’Église qu’il est parfois difficile de démontrer l’objet de notre mission. Mais pour la grande majorité des malades, nous sommes les bienvenues.

Nous sommes souvent les confidentes de récits de vies. Car personnes "chrétiennes", nous sommes supposées ouvertes, accueillantes, prêtes à pardonner, … et non susceptibles de répéter… Il nous arrive aussi d’être considérées comme témoins d’une foi, d’une morale et d’être interpellées pour des questions de choix de vie…

Il n’y a malheureusement pas d’homme dans notre équipe et je pense que cela manque surtout pour certains malades masculins qui se sentiraient peut-être parfois mieux compris.

Notre seule collaboration avec un homme, c’est avec le prêtre. Et de ce côté-là, c’est autre chose. Je sais que certains prêtres sont vraiment devenus ou restés des hommes, vivants, dans le monde. Mais certains sont restés des personnages "à part", dotés d’une responsabilité intouchable. Et ils entendent être considérés comme tels. Il m’est d’ailleurs difficile de parler de collaboration ; je dirais de la diplomatie. À mon grand regret, nous devons ainsi faire, sans pouvoir donner aux célébrations le sens qu’elles devraient avoir dans ce milieu hospitalier. L’évêché ne nous proposera personne d’autre et il est aujourd’hui encore inconcevable de fonctionner en équipe d’aumônerie sans prêtre, de près ou de loin.

                                                                           

Véronique N.


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