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Échos du Conseil Interdiocésain des Laïcs (CIL)

Sylvie Kempgens
Publié dans CEM n°69 (12/2005)

 

La philosophie du Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC), c’est de partir du vécu ! Voilà une démarche que nous connaissons !

Le CIL, lors de son AG d’octobre, a pris le temps de mieux faire la connaissance de cette organisation qui lui envoie un jeune délégué. Je vous communique ce que j’ai noté.

Le CJC rassemble des groupements très divers, qu’on nous a fait découvrir de façon ludique. Sur des panneaux de couleur, des publics cibles, des objectifs, des milieux d’action, et à nous de les accoler au nom de leur organisation : patros, guides, JOC, jeunes CSC, et associations moins connues actives dans l’aide à la jeunesse, l’enseignement ou l’accompagnement des handicapés, …

La spécificité du point de vue catholique, pour le CJC, c’est de considérer le jeune comme porteur de potentiel pour sa vie à lui et pour celle des autres, dans un esprit de solidarité. Ce postulat n’est pas forcément présent dans toutes les autres organisations de jeunesse, nous dit-on.  L’équipe du CJC est en outre accompagnée par un conseiller théologique : Pascal Roger.

Les jeunes représentants du CJC qui animaient la rencontre avaient choisi de présenter à l’assemblée les résultats d’une recherche qu’ils ont menée sur le thème : Jeunes, Valeurs et Engagements.

Pour encourager le bénévolat, c’est en effet sur l’engagement et l’action qu’il faut mettre l’accent.

Premier constat cependant : l’engagement des jeunes dans une organisation de jeunesse, c’est avant tout pour leur plaisir. « On n’est pas là pour s’emmerder ! » Si les relations avec les autres se passent mal, le jeune se retire, et le souci de l’autre, et particulièrement des animés, ou le sens du devoir, passent en second …

Ce constat désespère un peu l’assistance. Mais les représentants du CJC le nuancent. D’abord, l’intérêt de se sentir utile n’est pas absent des réponses des jeunes qui avaient participé à l’enquête. Il est évident que ne vouloir que son plaisir, c’est non seulement être en-dehors de la réalité, mais cela va aussi forcément provoquer un jour ou l’autre des conflits avec les autres : c’est un mythe en fait, dont le jeune va devoir faire son deuil; un espace de dialogue peut l’y aider.

Comment parvient-on à rencontrer encore de l’engagement dans ce monde tellement individualiste, consumériste, où la concurrence et la liberté sont totales?  C’est que, si l’engagement représente certes des contraintes, il offre généralement aussi un espace de liberté à la personne qui s’engage : il y a de la liberté dans un projet quand on le construit soi-même. Et cet espace de liberté et d’autonomie est essentiel dans la motivation.

Dans ce monde où l’on peut désespérer de trouver de la solidarité, un groupe local offre la possibilité de l’expérimenter, de découvrir que la solidarité, c’est possible.

J’ai encore noté une réflexion intéressante sur l’affirmation de l’identité chez un jeune. Elle se présente selon deux axes : le questionnement et l’engagement

                         pas de questionnement       une recherche de sens

pas d’engagement         identité ‘diffuse’            identité ‘moratoire’

un (des) engagement(s)     identité morte             identité réalisée

Voilà qui confirme l’intuition des communautés de base : recherche de sens et engagement sont inséparables. Terrible aussi, ce constat qu’un engagement sans réflexion est le signe d’une personnalité « morte » …

L’étude a également mis en évidence qu’un engagement dans un mouvement de jeunesse peut être considéré comme réussi quand le jeune :

·     se fait d’autres amis que ceux avec lesquels il est arrivé le premier jour;

·     prend des responsabilités face à un autre public que celui qu’il a connu au départ;

·     « monte » dans l’organisation.

La question de la prise de responsabilité, et des problèmes qu’elle peut poser, est intéressante aussi. Les chercheurs ont observé que les jeunes peuvent avoir peur d’échouer, ce qui les fait se sentir coupables : ils évitent alors cet écueil en ne prenant pas de responsabilités. La solution que le CJC promeut en formation, c’est d’aborder l’échec d’un point de vue collectif : si chacun prend sa part de l’échec survenu, les jeunes moins assurés peuvent « rebondir ».

Enseignement de la rencontre : on ne mobilise pas les jeunes sans leur proposer un projet. Cela ne vaut-il pas à tout âge ?

Lors de cette journée, il y avait aussi un moment pour les « affaires courantes » parmi lesquelles on en retiendra deux :

·     notre camarade Edith Kuropatwa a été élue au Comité du CIL;

·     la commission « Pratiques d’Église » a entamé une démarche « A la rencontre du peuple de Dieu » qui consiste en un dialogue avec des communautés et des personnes-ressources qui expérimentent des manières nouvelles de vivre leur foi en communauté, avec le souci de l’adapter aux conditions de vie de notre temps et en s’inspirant de l’Évangile. L’objectif est d’apprendre leurs innovations, leurs réussites, leurs échecs et de recueillir leurs recommandations. La disponibilité limitée des membres de la commission fait que cette démarche se poursuit avec lenteur. Aussi la commission recherche-t-elle des personnes qui sont disposées à participer à l’une ou l’autre des rencontres prévues, même si elles ne peuvent pas participer régulièrement aux réunions de la commission (une fois par mois). Intéressé-e? contacter Jo Marichal au 010 61 23 90

Voici un petit tour d’horizon (qui ne se veut pas complet) de ce qui s’est dit au C.I.L. le 15 octobre.

 

Sylvie Kempgens (Communautés de Base)


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