Publications

Rechercher les articles
par mot du titre ou mot-clé :

présentés par :

année et n° (si revue):

auteur :

liminaire

Pierre Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues

13.04.2006. Pâques. Le printemps qui tarde à venir, mais aussi les plus belles liturgies de l’année dans nos églises. Et de nous demander depuis quelques jours comment allaient réagir nos évêques, nos curés, mais surtout nos communautés paroissiales, devant l’occupation de plus en plus fréquente de leurs lieux de culte…? Le porte-parole des évêques ne paraissait guère encourageant. Quant aux réponses plus nuancées de Mgr Jousten, elles ont suscité ce jeudi 13 avril un courrier des lecteurs dans La Libre que nous avons trouvé si juste que nous en reproduisons ici quelques extraits. Étant bien entendu que nous ne voulons nous en prendre à personne : mais nos évêques et nos curés ont le droit de savoir que des chrétiens peuvent penser « autrement ». D’ailleurs, si cette voix pouvait être entendue, et surtout mise en pratique, est-ce que ça ne nous rapprocherait pas un peu plus de l’évangile et de la pâque de Jésus ?

« (…) Mgr Jousten, déclare que les églises doivent avant tout servir comme lieu de culte et que les personnes qui y cherchent aujourd'hui refuge ne sont pas, dans notre état de droit, en danger de mort. D'autre part il affirme que les maisons de la laïcité pourraient tout aussi bien convenir pour être occupées par les sans papiers.
Nous sommes très étonnés : si les églises servent aujourd'hui de lieu de refuge pour les sans papiers, nous voyons qu'elles retrouvent là leur signification première par ces étrangers dont nos pays ne veulent pas. Alors qu'ils sont exclus de partout, ils choisissent les églises pour s'y réfugier, car ils savent que là ils peuvent trouver un refuge qu'ils n'obtiennent plus ailleurs, dans "notre état de droit". Nous voyons là la reconnaissance de ce que le bâtiment église est appelé à être : un lieu où se vit l'Evangile pour tous... Ce que n'est pas une maison de la laïcité... Il nous semble, par ailleurs, que Jésus Christ a été très clair quant au supposé caractère indispensable des temples pour rendre un culte à Dieu.
Mgr Jousten affirme que les étrangers qui se réfugient dans les églises ne sont pas menacés de mort... Comment peut-il soutenir cela alors que la plupart se savent menacés d'expulsion et d'être reconduits dans des pays où ils sont indésirables, ou bien menacés, ou encore ne trouveront pas le minimum pour vivre ?
Il affirme aussi que les églises ne sont pas habilitées sur le plan sanitaire et hygiénique pour héberger des personnes. Cela tombe sous le sens et les premiers à le savoir sont ceux acculés à cette extrémité. Au lieu d'invoquer un tel argument, l'évêque ne peut-il plutôt s'interroger et interpeller nos communautés chrétiennes pour rendre ces lieux plus accueillants et élargir l'espace de notre tente...?
Mgr Jousten ne nous avait pas habitués à un tel langage, lorsque, par exemple, au mois d'octobre dernier il réagissait après les expulsions d'illégaux survenues dans un squat à Liège : «Quel avenir pour [notre] continent? Ce qui s'est passé à Liège, l'existence des centres fermés, la lenteur dans l'examen des requêtes, tout cela ne peut pas nous laisser indifférents. Jamais une personne humaine ne peut être réduite à quantité négligeable. L'Afrique est loin, mais l'Africain est notre prochain. Il y a là un défi pour la politique belge, européenne et pour chaque citoyen». Mgr Jousten est interrogé au sujet du malaise qu'on sent croître dans l'institution ecclésiale: d'où vient l'irritation qui se devine derrière certaines phrases, comme : "Nous sommes mains liées..." ? Ne sommes-nous pas en train de faire mémoire d'un fils d'homme qui s'est laissé attacher et conduire comme un agneau à l'abattoir ? Si les évêques sont agacés par les multiples tentatives de manipulation et récupération du désespoir des sans papiers par différents partis politiques, syndicats, associations, ne serait-il pas souhaitable qu'ils dénoncent clairement pareils agissements honteux et rappellent à citoyens et politiciens le défi si clairement indiqué en d'autres circonstances ?
Par ailleurs, Mgr Jousten demeure fidèle à lui-même dans la condamnation du caractère aléatoire et inhumain de la procédure d'examen des demandes d'asile : fallait-il s'étonner, dès lors, si les victimes de ces errements cherchent refuge dans les églises et non pas dans "d'autres lieux" ?
Nous avons entendu que certaines communautés souhaiteraient que les sans papiers arrêtent l'occupation de leurs églises pour les fêtes de Pâques. Pourquoi? Pour que nos célébrations de la Résurrection du Christ soient plus belles? plus esthétiques?
Des gens crient à nos portes et plus explicitement aux portes de nos églises et Eglises? Allons-nous les mettre dehors par peur "d'être instrumentalisés"?
Nous rêvons de pouvoir célébrer la fête de Pâques 2006 dans une église ouverte à tous, traversée elle aussi par la souffrance et les cris de la rue, des sans papiers...
Alors, peut-être, une espérance VRAIE pourra se dessiner.... Alors, peut-être, l'Esprit pourra se faire entendre.....
Et vous qu'en pensez-vous ?
Françoise, Marco »

Épinglons quand même dans notre actualité nationale les réactions suscitées après les Questions à la Une de la RTBF sur les miracles et sur les canonisations. Mauvais travail, en tout cas du point de vue historique et scientifique, comme le souligne le Père Godding. Sans aucun doute. Mais franchement, est-ce que ces sujets méritent une polémique… comme le suggère et l’encourage le site officiel de l’Église catholique qui appelle explicitement à la protestation?

En France, on enterre le CPE. Mais on ne sait pas trop vers où on va quand même… Nous nous retrouvons bien dans cet éditorial de Témoignage Chrétien : « L’enjeu n’est pas de conserver un emploi à vie, mais d’avoir un minimum de garanties pour apprendre un métier et construire sa vie. C’est sur la stabilité de la vie professionnelle que repose la possibilité d’avoir un minimum de vie familiale et sociale. Et c’est en cela que le CPE est d’une portée néolibérale inavouable et qu’il prépare une société dont les bases sont déjà bien visibles : vive le court terme, la consommation de l’instant, la loi du profit, le repli individuel et la concurrence comme unique valeur de référence ! C’est contre cette société-là que l’on doit battre, avec audace, clarté et imagination – autant de qualités qui ne sont pas tout à fait au rendez-vous. Autour du CPE, c’est un combat culturel qui se joue. »

Dans un tout autre domaine, nous relayons le Communiqué de Presse de IMWAC à l'occasion du premier anniversaire de l'élection de Benoît XVI.

Christ est ressuscité ! Aujourd’hui, c’est à notre tour !

Pierre Collet (Hors-les-murs)


webdesign bien à vous / © pavés. tous droits réservés / contact : info@paves-reseau.be

Chrétiens en Route, Communautés de base, Démocratie dans l'Eglise, Evangile sans frontières, Hors-les-murs HLM, Mouvement Chrétien pour la Paix MCP, Pavés Hainaut Occidental, Sonalux