liminaire
Pierre Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
06.06.2006. "Sans Dieu", c’est le titre d’un recueil de 30 collaborations publié par la revue « ah ! » de l’ULB. La Libre en rendait compte le 2 mai et publie un forum où s’expriment trois croyants. Ce sont de remarquables témoignages qu’il ne faudrait pas laisser se perdre et qui méritent qu’on les cite : le rabbin David Meyer, le mufti Soheib Bencheikh et le dominicain Ignace Berten . À une heure où le choc des cultures, les réflexes protectionnistes et identitaires, la politique ne rendent vraiment pas évidente la paix entre les religions, il vaut sûrement la peine d’entendre que « dans l'islam, ce n'est pas l'homme qui consacre sa vie à servir et entretenir sa foi, mais la foi qui sert l'homme en élevant son humanisme » ; ou que « la relation juive à Dieu n'est certainement pas une relation de "soumission" mais bien plutôt de "réaction" par rapport à Dieu ».
Concernant ce dernier thème du dialogue interreligieux, deux délégués de PAVÉS ont participé à la rencontre du réseau européen "Églises et Liberté" à Wiesbaden. Vous en trouverez bientôt un compte rendu dans notre bulletin. Ils ont été particulièrement impressionnés par une liturgie commune dans la foulée de la journée d’étude sur "Les religions abrahamiques ont-elles un avenir sans patriarcat ?" : là aussi, nous aurions à apprendre des traditions juive et musulmane. Mais le Congrès devait surtout finaliser des contacts structurels au niveau européen : on y a décidé l’organisation d’un colloque au Conseil de l’Europe en 2007 sur "Cohésion sociale dans une Europe multiculturelle : impact et rôle des religions". Nous sommes preneurs, évidemment : le religieux ou la spiritualité sans leurs dimensions sociales, culturelles et même politiques, ça n’a pas de sens.
Enfin, le texte du mois de mai sur « Les "Sans Papiers" cherchent refuge dans nos églises » a suscité des remous et provoqué des polémiques. L’auteur y mettait en cause l’attitude du doyen de Saint-Gilles, qui aurait "leurré ces pauvres gens" en les envoyant "faire leur demande à des églises périphériques". Bien sûr, le doyen incriminé ne voit pas les choses de la même manière et revendique son droit de réponse. Nous avons donc décidé de le signaler ici-même, en page d’accueil, et nous avons ouvert le sujet sur le forum : les protagonistes peuvent continuer de s’y exprimer s’ils le désirent, ainsi que vous tous, si vous avez un avis ou une remarque à formuler sur cette question ou sur cette situation. Nous renvoyons enfin à la présentation bien plus détaillée de cette "affaire" par Olivier Duhayon sur le site de Justice et Paix : l’article est daté du 26 mai et explique bien comment ont été prises les décisions à la paroisse du Curé d’Ars.
Notre texte du mois était signé, engage son auteur et n’engage le réseau PAVÉS que dans les limites de notre choix, celui de prendre position pour une avancée digne et juste de la cause des Sans Papiers. Y a-t-il eu maladresse ou précipitation de notre part ? Les avis sont partagés, et nous n’avons en tout cas pas l’intention de nous laisser entraîner sur le terrain des conflits interpersonnels. S’il reconnaît et présente ses excuses pour le retard dans la gestion du courrier, le Conseil de PAVÉS tient encore à affirmer qu’il n’avait aucune volonté de nuire à qui que ce soit, ni de diffamer, et qu’il mettra tout en œuvre pour restaurer la confiance tant entre les personnes concernées qu’avec ses lecteurs.
Et en attendant - car il y a quand même un but à atteindre plus important que les querelles de moyens - signez la pétition de l’UDEP : le projet de loi sur la régularisation devrait être voté vers le 20 juin !
Pierre Collet (Hors-les-murs)
