liminaire
Pierre Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
03.08.2006. Ce premier mois de vacances aura été caniculaire, mais surtout catastrophique en termes d’accueil et de reconnaissance des étrangers dans nos pays. Apparemment, la proximité des élections n’a pas eu l’effet habituellement escompté de souplesse et de compréhension de nos édiles… Et il faudra attendre la reprise parlementaire pour continuer d’espérer des solutions plus humaines. Mais les sans papiers ne sont pas partis en vacances, ils sont bien là, toujours, dans nos églises comme à Vottem. Plus encore peut-être qu’en temps normal, ils ont bien besoin de nos actions citoyennes et de notre aide, même ponctuelle. Voyez par exemple le site de l’UDEP qui vous tient quotidiennement au courant, et soutenez la caravane qui vient de se mettre en route. Après l’Italie et l’Espagne, l’Allemagne – on n’y croyait plus - est en train de projeter une régularisation globale. Mais pas la France, ni la Belgique… Des actions à mener dès septembre ?
En attendant, l’immigration clandestine continue, avec ses dizaines de cadavres repêchés ou échoués sur les plages : la conférence de Rabat est venue bien tard, et débouchera-t-elle sur une véritable action, alors que tout le monde sait que la solution doit passer par une révision de notre propre politique – agricole entre autres – et de notre bien-être ? On ne peut que conseiller la remarquable étude « Rapport 2006 sur la pauvreté en Europe », publiée sur le site de Caritas Europa.
Pour une réflexion globale, voyez aussi l’article de Michel Kesteman en juin dernier « Un papier pour Enfants de Babel ».
L’autre événement qui nous a tous bouleversés, c’est évidemment la guerre au Liban. L’horreur à l’état pur, sous couvert une fois de plus de lutte anti-terroriste. Chez nous comme partout en Occident, les querelles d’interprétation n’ont pas cessé, et elles utilisent autant le procès d’intention que les habituels réflexes d’anti-judaïsme et d’anti-islamisme (les deux pour dire l’antisémitisme ? …). Nous nous sentons proches de Jacques Chopineau, et des autres textes publiés par Profils de libertés. Ainsi que des prises de position de Dom Armand Veilleux, abbé de Chimay.
Et c’est au Liban qu’est allé mourir Jean Debruynne le 8 juillet dernier. Tous ceux qui l’ont rencontré gardent de lui un souvenir merveilleux : théologien mais surtout poète, il a su si souvent nous prêter les mots que nous cherchions pour dire quelque chose de notre vie et de notre foi… Allez donc lire le dernier beau poème qu’il a laissé tout exprès « pour après » : Quand vous saurez que je suis mort …
Pierre Collet (Hors-les-murs)