liminaire
Pierre Collet
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19.09.2006. L’anniversaire de la catastrophe du 11 septembre à peine évoqué, la flambée de protestations du monde musulman déferle une nouvelle fois comme après les caricatures du prophète ! Et tout le monde de s’en prendre à ce pauvre Benoît XVI qui n’en mène pas large… Et pourtant, si on se reporte à sa conférence qui porte sur les rapports de la foi et de la raison, et que les théologiens, et eux seuls sans doute, liront avec beaucoup d’intérêt – et de discussions – , on se rend vite compte qu’il ne s’agit que de prétextes et d’instrumentalisation. Le contexte temporel aurait sans doute dû suggérer plus de prudence, voire le silence. Mais au-delà du conflit des interprétations, c’est peut-être aussi la fonction du pape qui est mise sur la sellette : Benoît XVI est un théologien et un professeur et il aime ça, visiblement. Il faudrait peut-être qu’il l’oublie depuis qu’il est redevenu « pasteur » : la confusion des pouvoirs et la superposition des casquettes n’est pas une bonne chose. Un pape peut-il s’exprimer avec la liberté d’un théologien ?
Parmi les réactions à l’événement, épinglons cette lecture faite par La Croix du 17 : « D’une certaine manière, suggère un responsable de la curie, Jean-Paul II avait une vision plus religieuse du dialogue avec les autres religions. Le pape allemand, lui, développe une vision plus rationnelle de ce dialogue. » Sans préjuger de ce que cela risque d’avoir comme conséquences ? Ainsi que celle de notre ami Étienne Mayence , qui resitue toutes ces positions et réactions religieuses et culturelles dans le contexte plus global des inégalités et des injustices mondiales. Il suggère aussi que les chrétiens profitent du ramadan qui commence le 24 septembre pour rencontrer l’Islam « autrement »… un peu à la manière de Philippe de Briey, dans notre texte du mois cité ci-dessous.
Pierre Collet (Hors-les-murs)
