liminaire
Pierre Collet
Cet article n'a pas été publié dans une de nos revues
03.10.2006. Curieuses ces réactions vaticanes du dernier mois… La réintégration des lefebvristes qui le souhaitent est donc devenue possible par le biais de l’Institut du Bon-Pasteur (une « société de vie apostolique » dont le siège est l’église Saint-Éloi de Bordeaux)… Décision romaine sans tenir compte du travail commencé il y a six mois par l’épiscopat français, comme le dénonce notre journal Dimanche. Comment certains ont-ils pu croire que la discrétion de Benoît XVI par rapport au culte de la personnalité de son prédécesseur aurait pu servir d’amorce à une décentralisation… ? Voyez aussi comment La Croix se permet d’assimiler sans complexe la collégialité à une simple concertation…
Et puis il y a eu l’excommunication de cet archevêque zambien Emmanuel Milingo pour avoir ordonné quatre évêques mariés aux USA… C’est vrai que les mouvements de prêtres mariés de par le monde auraient pu espérer ambassadeur plus crédible et plus convaincant, vu le ministère très particulier de cet évêque dans les guérisons et les exorcismes…
Et aussi ces ordinations de femmes – par des femmes évêques – qui continuent sans trop se préoccuper de l’image théologique et pastorale si traditionnelle, voire réactionnaire, que leurs « vocations » signifient et répercutent…
Et bien oui, il y a au moins un trait commun à toutes ces nouvelles : à chaque fois, le pas qu’il ne fallait pas a été franchi, et c’était celui d’ordonner des évêques ! Bien sûr qu'il n'est pas question de contester la nécessité d'une certaine gestion "institutionnelle", ni même la structure "épiscopale" de notre église. Mais avouez quand même que dans nos cultures qui se voudraient démocratiques, cela manque terriblement d'équilibre...
Pour revenir brièvement sur Rome, il sera sans doute utile de lire attentivement le discours de rattrapage que le pape a prononcé après les récentes réactions musulmanes : utile et encourageant. Relisez à ce sujet l'article de Philippe de Briey le mois dernier. Peut-on en dire autant de ses éternels rappels à l’ordre contre le relativisme à l’occasion du dialogue interreligieux symbolisé par les rencontres d’Assise, et quoiqu’en dise l’éditorial du dernier Dimanche ?
Et puis, en lien direct avec l’événement du mois d’octobre, et avec le texte du mois appelant à notre responsabilité d’électeurs, il n’est jamais trop tard pour signer encore le Manifeste pour que vive la démocratie ! et pour consulter l’agenda d’activités de la CNAPD.
Pierre Collet (Hors-les-murs)