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liminaire

Pierre Collet
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22.02.2007. Beaucoup d’entre nous se seront réjouis à la lecture de la réponse d’un groupe de prêtres dans La Libre : "non, les prêtres belges ne sont pas découragés !" Une manière de répondre à la lettre d’encouragement des évêques en leur disant : "et… c’est tout ? ". Car il ne suffit évidemment pas d’identifier les difficultés, d’affirmer sa sympathie et de dire ses encouragements, d’appeler à la prière et à la fraternité, et de ne rien mettre en place pour répondre aux défis actuels. Si les autorités ne sont pas responsables de l’évolution de la société, elles le sont par contre du manque de réponse adéquate. La réponse des prêtres dit clairement que le problème est mal posé du fait que subsiste une ambiguïté fondamentale autour de l’identité du prêtre. Cette dernière semble aller de soi pour notre hiérarchie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la base est loin d’être de cet avis… Les évêques français viennent d’ailleurs de tenir une session de formation sur le même sujet, à Lille. Est-ce parce qu’ils ont eu vent de la "non-réception" de la lettre de leurs collègues belges qu’on n’en a presque rien entendu jusqu’ici… ?

L’exposition Dieu(x) modes d’emploi est prolongée jusqu’au 6 mai. Les appréciations sont très partagées, mais on s’accorde généralement pour reconnaître qu’on n’y est confronté qu’aux "signes extérieurs des cultes, et c’est à peu près tout" ou à des "factualités extérieures". Simplification outrancière ? Elie Barnavi, le concepteur, tente de s’expliquer : "c'est l'expérience religieuse qui nous intéresse ici, autrement dit les mille manières dont les simples fidèles vivent leur foi au quotidien". Mais sans même parler ici de "la foi", peut-on à ce point réduire "l’expérience religieuse" à des rites, des vêtements et des coutumes… ? Une bonne occasion de poser de bonnes questions… ?

Et puis, en attendant sa sortie publique le 8 mai prochain, réjouissons-nous de l’accueil réservé au rapport du Ceges sur la Belgique docile vis-à-vis de la déportation des Juifs. Saine réaction que de demander que ces conclusions soient intégrées dans les livres scolaires d'Histoire. Car la bête n’est pas morte : le Parlement Européen vient encore d’en faire la lamentable expérience en se laissant piéger par un député polonais… Mais une "autre moitité de la vérité" mériterait aussi d'être rappelée : celle qui concerne tous ceux et toutes celles qui ont sauvé des Juifs en Belgique et qui doivent tout autant faire l'objet de notre mémoire collective.

Pierre Collet (Hors-les-murs)


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