Publications

Rechercher les articles
par mot du titre ou mot-clé :

présentés par :

année et n° (si revue):

auteur :

Merci, la Poudrière

Gisèle Vandercammen
Publié dans CEM n°80 (9/2008)

La Poudrière est un modeste laboratoire pour un « vivre ensemble ». Depuis 50 ans, les compagnons s’efforcent de cheminer dans une recherche de plus de justice, plus de fraternité, plus de solidarité…, entre les personnes, en essayant de pratiquer d’autres modes de fonctionnement et de relation en communauté, où la PERSONNE est la référence première, et où cela se vit avec sagesse et humanité.[1]

Plus de 1000 personnes se sont jointes aux journées de fête des 50 ans de la Poudrière ces 2 et 3 mai derniers.

Pendant de très nombreuses années la coordination des CCB de BXL y a tenu ses réunions dans une salle pleine de souvenirs des repas communautaires du dimanche soir… des débuts de la communauté.

Il y a les veillées de Noël, du vin chaud, des comédiens de la maison qui y exerçaient leur talent, de la soupe aux oignons !

Il y a tous ceux qui ont fait appel pour un déménagement…

« Déménagement, moment délicat : une promotion, un drame, un changement social ou de travail. Comment réaliser, avec les mains pleines de meubles, que la personne en face de toi attend une aide, un service , dans un moment important de sa vie ? Comment travailler, sans juger la personne par ses meubles luxueux ou délabrés, par ses habits impeccables ou usés, par ses idées ? »[2]

Des photos tout au long des murs permettaient à chacun de retrouver les moments d’histoire partagée.

Merci, la Poudrière.

Ensemble, pensons plus que jamais à construire l’avenir.

Comme pour s’encourager pour les pas à venir, la Poudrière a voulu donner la parole à d’autres d’expériences de vie commune.

La Communauté de l’Arche[3]

Lanza del Vasto, en 1937 en Inde, rencontrait Gandhi, De retour en Europe, avec son épouse Chanterelle, entouré de compagnons et de compagnes, commençait l’Arche, en 1948.

La Communauté de l’Arche est indépendante de toute obédience religieuse. Majoritairement composée de chrétiens, elle comprend et accueille aussi bien des croyants de diverses confessions que des personnes sans attaches religieuses.

L’Arche organise des sessions de résolution des conflits, de médiation, de communication non-violente.

Actuellement l’Arche a des maisons en France, Espagne, Italie, Allemagne et Amérique latine. 150 engagés officiellement

La Charte est d’une simplicité désarmante :

« A la suite de Gandhi et de Lanza del Vasto, les membres de l’Arche font le choix de la non-violence qui s’enracine dans un travail sur soi et une recherche spirituelle. Ils choisissent :

- de s’ouvrir au service et au partage,

- de vivre simplement,

- de respecter tout ce qui vit,

- d’agit pour la justice et la paix par des moyens non-violents »

Longo-Maï (« pourvu que ça dure » en provençal) [4]

La « Coopérative Européenne Longo Maï a été fondée en 1972 par le groupe autrichien Spartakus et l’organisation suisse d’apprentis Hydra. Aujourd’hui Longo-Maï compte une dizaine de coopératives. Ce qui au départ était une tentative d’une poignée de jeunes de construire une alternative globale de vie a évolué pendant 36 ans, en même temps que le contexte politique, social et économique changeait.

Un Livre « Longo-Maï – Révolte et utopie après 1968 » raconte comment fut décidée la création de la coopérative, à partir de quelles idées de base, comment elles ont été appliquées et comment elles se sont développées en théorie et en pratique.

La solidarité : nous sommes liés objectivement les uns aux autres, il est illusoire de se replier sur une prospérité limitée à un groupe ou à une collectivité locale, nationale ou même européenne.

Quelques réalisations en cours :

- La coopérative de Limans : Sur cette colline de 240 hectares de Haute Provence, vivent 80 adultes et leurs enfants. On y pratique l’agriculture, le jardinage, la conduite d’un troupeau de 400 brebis… de l’artisanat et l’animation d’une radio locale « radio Zinzine »

- La filature de Chantemerle reprise en 1976 près de Briançon traite la laine de 10.000 brebis

Citons encore :

- Mas du granier, dans la Crau ; Treynas dans le massif central ; Cabrery dans le Luberon.

- En Allemagne, dans une région particulièrement frappée par le chômage des jeunes, la ferme solaire d’Ulenkrug se développe sur 50 hectares elle produit une agriculture diversifiée et respectueuse de la nature. Les matériaux de construction : bois, argile et paille sont produits et utilisés sur place.

- En Ukraine, menuiserie, fromagerie, tourisme populaire, école de langue.

- A Stopar, en Autriche, Carinthie du Sud, c’est la solidarité avec les paysans slovènes qui encadre le projet de 17 hectares de forêts et prairies ainsi que 11hectares de jardinage

- Bâle en Suisse est le point de rencontre qui abrite les locaux administratifs ainsi que le siège du Forum Civique Européen et du Cedri (Comité Européen pour la défense des Immigrés)

- Depuis 1978, au Costa Rica Longo-Maï a initié une action de solidarité dont l’objectif est de mettre des terres à la disposition des réfugiés comme base de survie. Plus de 400 personnes vivent à la Finca Sonador et y cultivent chacun une parcelle de légumineuses.

Ambiance Bois[5]

L’expérience a 20 ans. Elle concerne 20 personnes qui font fonctionner en autogestion l’entreprise. Avec des salaires égaux entre tous, quelles que soient les tâches des gens ou leurs compétences. Les décisions sont prises en commun, les souhaits de chacun sont en grande partie pris en compte et chacun doit prendre sa part d’un certain nombre de postes parmi les plus répétitifs et les moins stimulants. Avec des hauts et des bas, des avancées et des reculs, des doutes et des certitudes, l’aventure s’est consolidée au fil des années, économiquement et socialement. La preuve a ainsi été faite qu’une entreprise sans patron (à Ambiance Bois, le PDG, obligation légale, est tiré au sort chaque année) peut très bien fonctionner et que l’autogestion est une modalité tout à fait pertinente de gestion d’une entreprise.

Ambiance Bois est membre d’un Réseau d’Echanges et de Pratiques Alternatives et Solidaires. Ce réseau a créé un « parcours de compagnonnage alternatif et solidaire » pour ouvrir les entreprises du réseau à ceux qui souhaitent les rencontrer dans l’action.

Il faudrait encore parler d’Emmaüs international… on pourra y revenir !

Ces groupes qui tiennent le coup dans la durée ont différents lieux d’implantation, ce qui permet de prendre distance, de pratiquer des ouvertures, d’élargir le cercle sans attendre d’être trop nombreux, répondant à des appels. Puissent-ils susciter d’autres initiatives.

Gisèle Vandercammen (Communautés de Base)

Notes :

[1] Bulletin de liaison de la Communauté de la Poudrière, 50 ans, p. 11 Vanni Morocutti

[2] Idem p. 37

[3] Contact : la CANVA (Coordination de l’Action Non-violente de l’Arche) La Borie Noble 34650 Roqueredonde tél : 04 67 44 09 89 www.arche-nonviolence.eu

[4] Liens : http://membres.lycos.fr/tussier/longomai.htm
http://www.inti.be/ecotopie/comlongo.html

http://membres.lycos.fr/tussier/longo.htm
[5] contact@ambiance-bois.com



retourner dans l'article


webdesign bien à vous / © pavés. tous droits réservés / contact : info@paves-reseau.be

Chrétiens en Route, Communautés de base, Démocratie dans l'Eglise, Evangile sans frontières, Hors-les-murs HLM, Mouvement Chrétien pour la Paix MCP, Pavés Hainaut Occidental, Sonalux