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Conflits entre cultures et valeurs dans la société : le voile islamique

compte rendu de la conférence d'Albert Bastenier

Paul Bourgeois
Publié dans HLM n°96 (6/2004)

Ces quelques réflexions ont été rédigées à partir d'une conférence donnée à Ottignies par Albert BASTENIER, sociologue et professeur à l'Université catholique de Louvain‑la‑Neuve, dans le cadre de l’Assemblée Générale de HLM. Il y expose quelques thèses qui sont développées dans son livre : « Qu'est‑ce qu'une société ethnique ? », à paraître en juillet 2004 aux Presses Universitaires de France.

Paul Bourgeois

Qu’est‑il arrivé en Europe pour qu'on en vienne à se poser la question des conflits entre cultures et valeurs ? D’où a surgi matériellement ce problème ?

 

Au cours des dernières décennies, les sources démographiques du peuplement européen se sont profondément modifiées. Ce changement a transformé la trame constitutive de la société européenne. Nous sommes parvenus aujourd’hui à ce qu'on appelle la mondialisation. Mais ce phénomène qui est loin d’être exclusivement économique, ne fait qu’intensifier les flux des migrations internationales qui en font constitutivement partie.

 

Quelques chiffres peuvent nous faire prendre conscience de l’accélé­ration des processus concernés. En l’an 2000, dans l’Europe des Quinze, on comptait environ 20 millions d'immigrés régulièrement présents, dont 12 millions étaient originaires de cultures extra‑européennes. En outre­, parmi ces derniers, un phénomène de «tiers‑mondisation de l’immigration » est observable : en 1970, les immigrés provenant d’anciennes colonies européennes représentaient 15 % du total alors qu’en 2000 il n’y a plus aucun pays où ils représentent moins de 30%.

 

L'arrivée de ces personnes provenant du tiers‑monde dans un contexte post‑colonial s'accompagne d'une surcharge symbolique, d'une sorte de contentieux culturel et subjectif évident. Le contenu émotif des nouveaux rapports sociaux qui en découlent n'est pas simple à gérer. Ceci d'autant plus que l'hétérogénéité culturelle du tissu social de plus en plus perceptible se redouble d'une marginalité économique et politique. Cet ensemble de facteurs est encore amplifié par le traitement médiatique qui en est donné.

 

Ces flux de population et leur implantation ne sont par ailleurs pas séparables dans leurs effets sociaux du fort vieillissement et du faible taux de fécondité de la population européenne. Des scénarios formulés par les Nations‑Unies nous apprennent qu'entre 2000 et 2050, si les taux de fécondité restent identiques, l’Union Européenne verrait sa population diminuer de 45 millions d'habitants. On se trouve donc devant un tout nouveau scénario démographique, qui modifie les sources du peuplement de l’Europe. A Bruxelles, par exemple, près de 50 % des naissances sont d'origine étrangère.

 

Le fait que les origines de la population européenne ne sont plus les mêmes qu’hier affecte profondément le tissu social et modifie les prérogatives traditionnellement rattachées à l’autochtonie. Les cultures et les droits qui en découlent normalement ne peuvent avoir la même signification politique qu’auparavant et ne parviennent plus à inspirer le même respect. C’est là que se situe la source du questionnement sur la culture et les valeurs. L’intensité de la question va grandissante et nous vivons dans une situation où la vie quotidienne en est affectée.

 

Ces tensions ne font pourtant que commencer, parce que la co‑présence territoriale désormais obligatoire pour des identités culturelles différentes multiplie les occasions d’incompréhension et de divergences de vues. La proximité géographique entre les cultures produit ainsi paradoxalement une plus vive conscience de ce qui les sépare.

 

Et parce que ces tensions culturelles se passent dans le contexte historique post‑colonial, le statut lui‑même de la culture est transformé. Ce qui pouvait passer hier pour l'expression indiscutable de la modernité occidentale perd de son prestige et ne parvient plus à inspirer une universelle reconnaissance. Dans ce nouveau contexte, le problème est donc moins de penser l’après‑colonialisme que de parvenir à penser après le colonialisme. Cela contribue grandement à relativiser la prétention de notre culture et de nos valeurs.

 

L’ethnicité

 

Nous sommes entrés aujourd'hui dans ce que notre orateur appelle une société ethnique : une des tâches cruciales dans une telle société est d'y organiser les conflits qui se nouent autour de la différence culturelle. Personne ne connaît l’issue de ce travail de recomposition sociale. Mais d’une manière analogique, on pourrait dire que les tensions culturelles d’aujourd'hui sont l’expression d’une fracture sociale comparable à ce que fut la fracture économique que l'Europe a connue au début de sors industrialisation : un fossé entre capitalistes et prolétaires, entre bourgeois et ouvriers dont on ne comprit vraiment la dynamique qu’au travers de la notion de « lutte des classes ». On se mit progressivement à organiser socialement ces antagonismes économiques au travers de négociations qui allaient donner naissance à la social‑démocratie que nous connaissons. Dans la société ethnique, il s’agit d'organiser des antagonismes culturels.

 

Nous commençons à voir aujourd’hui ce que sont les tensions et conflits de la rencontre entre les cultures. Nous commençons à apprendre à négocier au sujet des valeurs singulières des peuples qui aujourd’hui constituent ensemble le tissu de la société européenne. Il s'agit là d'un travail qui s’engage, d’une forme qui doit être donnée à l'action qui se déploie dans les rapports sociaux contemporains et que l’on peut appeler l’ethnicité.

 

L’ethnicité est donc un rapport social. De la même manière qu'on a vu apparaître un rapport social antagoniste de classes lors de la révolution industrielle, on voit apparaître actuellement un rapport social ethnique. Non pas un groupe ethnique isolé, mais une majorité et une minorité ethniques qui se définissent chacune et mutuellement dans leurs rapports croisés. Le conflit entre eux ne se ramène donc pas au fait que le­s minoritaires seraient durablement installés dans une sorte d'archaïsme culturel dont ils ne voudraient pas sortir. L’ethnicité n'est pas une sorte de régression sociale menée par des gens attachés à une tradition et rétifs à tout changement culturel. Elle ne doit pas être lue comme un passéisme : elle est, au contraire, un fruit social de l’hypermodernité de l'Europe dans son développement historique. La coexistence des culture est un fruit de la modernité. Et le contenu des arguments culturels invoqués par les uns et par les autres y a finalement moins de consistance sociale que les frontières statutaires que les arguments culturels permettent d'établir. L’ethnicité est un instrument de la vie collective à l’aide duquel les gens se classent, se hiérarchisent et, finalement, s’organisent socialement, comme ce fut et c'est encore le cas avec le conflit de classe.

 

Avec l’ethnicité, les gens réutilisent des choses qui figurent dans leur patrimoine culturel pour affirmer leurs droits actuels, pour protester contre les exclusions dont ils se considèrent victimes, pour retrouver de la dignité dont on les prive. Cette démarche ethnique s'observe aussi bien parmi les autochtones que parmi les nouveaux arrivants.

 

Ce n'est pas par hasard si l’extrême droite fait appel à des arguments culturels et cherche, parmi les vieux Européens, à mobiliser sur cette base ceux d'entre eux qui se sentent les plus menacés dans leur identité par l’arrivée des nouveaux migrants [1]. Mais si du côté des majoritaires, lorsque l’on parle d’ethnicité, on songe surtout aujourd’hui aux nouveaux venus arabo‑musulmans que l’on perçoit comme une menace, c’est précisément parce que leur culture a une dimension et contient des savoir‑faire importants, parce qu’elle fait preuve de puissance et affiche elle aussi une prétention à l’universalisme. Elle entre de front dans un conflit de prétentions avec la vieille culture européenne qui s’identifie volontiers comme la seule « moderne ». Deux groupements sociaux utilisent donc la culture pour se rencontrer. Aujourd’hui souvent dans l’opposition ou l’affrontement. Pourtant, tôt ou tard, il faudra négocier. L’ethnicité en tant qu’action organisatrice de la différence vise donc, même si c'est sous le mode conflictuel, à la réintégration globale de la société. D’une société dont les éléments constitutifs se sont défaits et demandent d’être réunis. Il s’agit évidemment là de tout autre chose que de ce qu’on appelle habituellement l’intégration (c’est‑à‑dire assimilation pure et simple) des étrangers nouveaux venus. Car, comme on l’a déjà évoqué antérieurement : l’autochtonie ne dispose plus des mêmes prérogatives qu’hier.

 

Dans ce travail de réintégration globale, comment vont être considérées les valeurs des uns et des autres ?

 

Ce travail s'accomplira comme un processus historique complexe, au travers duquel la vérité se cherchera par l’action des parties en présence. La vérité des « valeurs » dont nous parlons ici est sociale, ne préexiste pas à ce que les acteurs produiront ou ne produiront pas. Les valeurs sont dans leurs mains plutôt qu’inscrites dans le ciel. Elle n’ont pour langage que celui de l'histoire.

 

Tout ceci ne veut pas dire qu’il n’y aurait plus de position culturelle à ambition universelle. Mais puisqu’il n’y a plus une seule culture qui peut prétendre exprimer à elle seule la « modernité vraie », ce qu’il faut chercher c’est ce qui, dans ce que chacun apporte, est reprenable comme valeur de vie commune. Il y a des visées communes entre ce que chacune des cultures a produit comme « ses valeurs ». D'ailleurs, il n’y aurait pas conflit si elles n’avaient pas aussi entre elles quelque chose de commun. Il y a un noyau d’universalité qui se profile. Mais nous n'en connaissons pas encore les termes aujourd’hui.

 

Le voile islamique

 

Jusqu’à la fin des années quatre‑vingt, les femmes musulmanes n’apparaissent pas beaucoup sur la scène sociale. Mais, dès qu’elles y apparaissent, fin 1989, cela prend les dimensions d’une affaire d’État, perçue comme une situation au travers de laquelle deux mondes culturels différents se heurtent de front. Ce que font quelques jeunes filles qui prétendent aller à l’école voilées est ressenti comme une provocation délibérée de leur part, culturelle autant que religieuse.

 

Le surgissement du voile à l’école [1]  n'est pas une chose anodine. Du côté des majoritaires, elle est ressentie comme un franchissement sacrilège de la porte de cette sorte de « temple social » qu’est l'institution scolaire. La fréquentation de l’école ne symbolise rien moins que l’accès et l’attachement à la culture moderne. Faudrait‑il que l'obscurantisme et l’enfermement du communautarisme religieux qui se cache derrière le voile puisse rivaliser avec elle ?

 

Certes, avant que les filles ne s'y fassent remarquer, les garçons musulmans avaient déjà en son temps fait scandale. Ils avaient voté pour la rue plutôt que pour l’école, ressentie comme le lieu de leur humiliation culturelle. Les filles font donc leur entrée dans ce lieu ultra‑sensible où se rencontrent la majorité et la minorité culturelle. L’école est l’institut­ion qui gère les conceptions que l’on a de la culture moderne. Elle pénalise ceux qui, par leurs attitudes ou leurs insuffisances, ne se mettent pas à la hauteur de la modernité : elle qualifie (ou disqualifie) les gens.

 

L’affaire du foulard est d’abord un défi lancé à l'école. La perception que les membres de la majorité ont de la minorité en est transformée : les immigrés font état de leurs capacités culturelles à exiger une négociation sur ce qui peut ou non se faire dans l’espace public. C’est une sorte de démenti adressé à la puissance de l’école. Le foulard prend donc immédiatement l'allure d'un défi culturel, car l’identité ethnique majoritai­re s’affiche et entend demeurer la seule légitime au sein de l'école.

 

Pour les filles, il s’agit de réhabiliter l’adhésion à leur culture religieuse – une source de dignité – et, en même temps, de croiser le fer avec la société occidentale sur une question névralgique qui les sépare : la conception de l'ordonnancement entre les sexes. Les filles revendiquent une identité différente de celle de leurs homologues européennes. Mais en revendiquant en même temps de pouvoir aller à l’école, elles s’affirment aussi comme participantes au monde de la modernité occidentale. Elles participent à deux mondes à la fois. Elles affirment vouloir aller à l’école tout en affirmant leur différence pour sortir d’une sorte de honte qu’on leur a fait subir. Il s’agit d'une sorte de réplique publique aux prétentions de la modernité occidentale : elles affirment avoir des raisons sacrées [3]  d’agir de cette manière.

 

On peut donc lire « l’affaire du voile » comme un enfermement communautaire[ 4]  et/ou comme une exigence d’entrée dans la modernité.

 

La seule et même action supporte l’une, l’autre ou les deux significations à la fois. On voit alors la complexité de cette question du voile. Les filles jouent avec le voile et leur jeu s'accompagne de manœuvres d’attraction et de séduction. Beaucoup de professeurs le savent d’ailleurs fort bien. Les jeunes musulmanes ont sans nul doute été l’objet d’une sorte de tu­telle influente, mais en même temps, différents témoignages de ces jeu­nes femmes elles‑mêmes indiquent que le port du voile peut révéler chez elles un premier combat contre des impositions familiales ou religieuses.

 

Elles veulent restaurer l'image de leur culture d'origine. Elles assument leur appartenance d'une manière fière. Ce faisant, elles entrent clairement dans le registre de l’affirmation personnelle et des libertés individuelles, revendication authentiquement moderne et déjà expressive de cette culture. Si l’on constate ainsi l’ambivalence complexe du port du voile pour en discuter la légitimité, il faut évidemment en tenir compte. La conduite de ces jeunes femmes est certes ambiguë. Mais c'est parce qu’elles envoient des messages qui cherchent à briser un lien qu’il y aurait entre Islam et obscurantisme [5].

 

Dans la controverse qui s’est développée autour de la question du voile islamique, ses adversaires ne veulent pas admettre qu'on se trouve devant des personnes qui cherchent, dans le registre du sacré, la réinvention d’une différence culturelle qui les fait sortir de leur exclusion. Ils ne veulent y voir que l’expression d’un obscurantisme néfaste auquel il faut s’opposer au nom de la modernité. Mais pour ce faire ils ne proposent rien d’autre que l’opposition d’une autre chose sacralisée : l’école conçue comme le mausolée de la modernité, qu’il faut vénérer et imposer à tous. Ivan ILLICH[ 6] avait déjà parlé de la sacralisation de l’école, lorsqu’il pourfendait les idées reçues...

 

A partir d’une conception sacrée de l’école, le voile apparaît comme blasphématoire. Comme les hommes doivent enlever leur chapeau en entrant dans une église, les filles doivent enlever leur voile en entrant à l’école. Mais, choc en retour, une modernité qui refuse le voile apparaît comme refusant la liberté. Et donc, dans un sens comme dans l’autre, on est bien dans le registre du sacrilège et de la négociation impossible. Ce qui est demandé à ces filles, c’est de ne plus être fières de leur groupe d’origine, de s’en émanciper, et d’admettre que ce qui se dit et se pense dans leur famille n’est en fin de compte pas digne de l’école.

Paul Bourgeois (Hors-les-murs)

Notes :
1           Jean‑Marie Le Pen s'est approprié le symbole que représente Jeanne d'Arc, et il cherche à tirer au sein de son Front National celles et ceux que déstabilise la société contemporaine, tant sur le plan économique (chômage, etc ) que sécuritaire. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire au sujet de l’idéologie sécuritaire et de ses liens avec les extrêmes droites.
2           La question de la non‑fréquentation des cours de gymnastique ou de natation est différente de celle du voile. Le programme scolaire ne se suit pas à la carte. En outre il y a des pratiques (l’excision. la lapidation, par exemple) à l’égard desquels on ne peut pas être « tolérants » et qu’on doit pouvoir combattre dans un débat.

3           Puisque les motifs invoqués sont religieux.

4           Autant le terme Communautarisme et ses avatars sont honnis en France, autant ce terme est honoré en Belgique : la reconnaissance des communautés culturelles et linguistiques a constitué un des éléments conduisant à la fédéralisation (et à la fragile survie) de l’État belge. « Le communautarisme constitue une version péjorative, déviante, dysfonctionnelle de l'aspiration communautaire exprimant le besoin de reliance de nos concitoyens perdus dans ce que Camus appelait une fourmilière d’hommes seuls. Mouvement social fondamental, qui, au sein de l'actuelle foule solitaire (RIESMAN), pousse les individus à se regrouper en tribus (MAFFESOLI), en bandes, voire en sectes. Ce communautarisme inquiète les responsables politiques français, mais point les belges... jusqu'à présent. » Ceci peut s'expliquer historiquement : la Belgique est un pays de communes, jalouses de leur autonomie et de leurs libertés, tandis que la France s'est construite sur un modèle de forte centralisation. Les compréhensions de la laïcité (et la manière de comprendre l’affaire du foulard islamique, qui y est liée) sont presque diamétralement opposées : exception culturelle et modèle universel en France, la laïcité se pare d'atours communautaires en Belgique : le « monde laïque » s’y comprend en référence aux « mondes religieux » (BOLLE DE BAL, Marcel : Commune, communauté, communautarisme, Bruxelles, La Libre Belgique, 27 février 2004). Autre critique du communautarisme et de ses dangers pour la définition française de la laïcité, lié au retour en force des religions : le livre que vient de publier Danièle SALLENAVE : dieu. com (Gallimard). La solution, est‑ce une tolérance tous azimuts, est‑ce le raidissement ? Pour la trouver, il faut poser quelques bonnes questions : pourquoi se focalise‑t­-on sur le danger islamiste ? Parce que nous avons besoin d'un contre‑pouvoir qui fait peur ? D'un nouvel épouvantail qui viendrait bien à propos remplacer le communisme ? Pourquoi y a‑t‑il des «. bons » et des « mauvais » communautarismes ? Que vaut vraiment notre modèle ? Pourquoi avons‑nous si peu à proposer au‑delà du bien‑être matériel, de l'individualisme et de la pornographie envahissante ? Des sociétés délaïcisées, où sévit l'alliance explosive de la religion et de la technoscience. Des sociétés dépolitisées, sans défense contre la montée des communautarismes. Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est retrouver les valeurs de la citoyenneté, qui permet de concourir au bien commun en sachant mettre entre parenthèses les différences (sans les nier : c'est ainsi qu'elle définit l'attitude citoyenne) et de la laïcité, cet espace public hors des interventions des religions. Pour l'auteure, notre démocratie est en danger : il nous faut nécessairement réagir pour parvenir enfin à la fois à vivre ensemble en commun et individuellement en toute liberté. Et tant qu'à stigmatiser la discrimination dont le voile serait porteur, pourquoi ne pas aussi interdire les marques portées ostensiblement et qui soulignent la dualisation de notre société ? Le Conseil Central Laïque (Conseil Central Laïque, Campus de la Plaine U.L.B., C.P. 236 Avenue Arnaud Fraiteur 1050 Bruxelles cal@ulb.ac.be ou http://www.laicite.be) met à la fois l'accent sur le devoir d'impartialité qui s'impose au pouvoir public, sur la nécessaire sauvegarde de la liberté individuelle et du droit à la différence. Pour cet organisme, l'interdiction du voile et des autres signes religieux ou communautaires serait une mauvaise solution, qui risquerait de se retourner contre ses promoteurs. Il y a un équilibre à rechercher entre la liberté d'expression de chacun et les exigences posées par la liberté d'autrui Voir aussi le dossier constitué sur cette question dans Contact, janvier‑février‑mars 2004, pp. 2­12 (Comité de contact des Organismes d'Aide à la Jeunesse, C.C.O.A.J., Rue de Theux 92, 1040 Bruxelles, 02 640 21 97 comite.contact@chello.be)

5           Quand on parle d'opposition entre Islam et Europe « chrétienne », il faut tenir compte du fait que beaucoup de choses ont été relativisées et démythologisées dans le Christianisme. Ce travail devrait aussi pouvoir se faire dans l'Islam : de ce point de vue, il y a une évolution différente dans chacun de ces deux mondes. Faudra‑t‑il que les arabo‑musulmans ressemblent le plus vite possible aux européens ? Que sortira‑t‑il de la bagarre intellectuelle au sein de l'Islam, et entre l’Islam et le Christianisme ? La société occidentale n'est d'ailleurs pas culturellement homogène, pas plus que ne l'est la société musulmane.

6           Dans par exemple Une société sans école, il parle de l'école comme d'une institution coûteuse inefficace, où nous aboutissons au contraire de ce qui était voulu. « Tombée sous la coupe des despotes éclairés, l'école finit par décourager la responsabilité individuelle » (Grodent Michel, Un contestataire plus actuel que jamais, Le Soir, 12 mars 2004)

 



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