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Notre soutien à François Houtart

Collectif (Pavés)
Publié dans Bulletin PAVÉS n°26 (3/2011)

Vu la grande proximité de PAVÉS avec François Houtart, tant en ce qui concerne ses idées et ses convictions qu’en ce qui concerne son combat pour le Tiers-monde, nous avons opté pour que ce soit finalement le Conseil de PAVÉS qui signe ce texte.

Ce ne fut pas sans un dialogue et un échange sérieux entre nous pour aboutir à un texte qui convienne quasi à tous et en tous points, au-delà de nos réflexes et de nos sensibilités particuliers.

Travail de réflexion et d’écriture difficile, mais fructueux de par la mise à distance critique et argumentée qu’il suppose, au-delà de réactions premières souvent passionnées dans ce genre de questions délicates et à propos d’une personnalité connue que nous apprécions. (Jean Debelle, le scribe de service)

Ce qui est devenu l’ « affaire F. Houtart » a suscité une grande et très vive émotion en Belgique, dans tous les milieux, chrétiens ou non.

La surprise et la déception furent immenses, à la mesure de la stature exceptionnelle de François Houtart connu, depuis longtemps, pour son combat intelligent et organisé en faveur du Tiers-Monde, icône et héraut de l’alter-mondialisation.

Beaucoup a été dit et écrit, non sans modération et retenue d’ailleurs ; mais notre revue ne pouvait ignorer ce fait, sous peine de sembler trop silencieuse et comme gênée aux entournures.

Que dire de plus ?

Bien sûr, beaucoup de tristesse suite à la révélation de ce dérapage très malheureux, grave et condamnable. La pédophilie reste absolument inacceptable, quelle que soit l’évolution des moeurs, tout simplement parce que, dans notre conception actuelle, une sexualité humaine valable ne peut se vivre qu’entre adultes pleinement libres et consentants et dans le respect mutuel ; tous les actes pédophiles doivent en conséquence faire l’objet de sanctions et de mesures de réparation adéquates à l’égard des victimes.

Plus largement, des changements profonds s’imposent dans les mentalités, tant dans les institutions, notamment ecclésiastiques, que chez les personnes individuelles, changements qui contribuent vigoureusement à éliminer ces pratiques sexuelles déviantes au détriment de personnes faibles et sans défense.

En même temps, les coupables - qui sont aussi des humains... - méritent un traitement respectueux de leur dignité d’hommes et de femmes.

Nous rêvons toujours de nos modèles ou de ceux que nous aimons qu’ils soient impeccables, sans faute ; mais souvent, il nous est rappelé que les personnes que nous sommes sont fragiles quelles que soient par ailleurs leurs qualités et leur grandeur.

François Houtart reste pour nous, avant tout, le combattant tenace et généreux en faveur de la justice dans le monde ; sa faiblesse nous inspire humilité et conscience de nos propres fragilités.

Par ailleurs, tout en souhaitant que la justice s’exerce, en toute transparence et liberté, et sans tolérer le moins du monde le choix du silence et de l’étouffement pratiqués souvent par des institutions, notamment religieuses, soucieuses de préserver leur réputation, on peut s’interroger sur l’opportunité de la mise au grand jour, sur la place publique, de ces faits de pédophilie, parfois intra-familiaux et très anciens, cela dès la moindre dénonciation et avant même toute vérification et instruction judiciaire. Est-ce toujours pour le bien des victimes, lequel doit rester la préoccupation prioritaire ? L’hyper-médiatisation de ces révélations a quelque chose de parfois excessif et de malsain.

Enfin, le recours à l’appareil judiciaire suffit-il pour qu’une société vive de façon harmonieuse ?

Certes, la mise en place des indispensables mesures d’accompagnement au profit des victimes va de soi.

En outre, la culture et la pratique du pardon (à demander, à donner et à recevoir) – ce qui n’équivaut pas à l’oubli – ne sont-elles pas, elles aussi, nécessaires pour un « bien vivre ensemble », les humains étant ce qu’ils sont et risquent fort de continuer d’être ? Et nous n’ignorons pas que pardonner est souvent difficile ; cela ne va pas de soi et requiert diverses conditions pour être valable. Nous sommes d’ailleurs reconnaissants à François Houtart de s’être engagé de suite dans une demande de pardon.

Pour conclure, disons notre espoir que cette pénible histoire aboutira à des effets positifs pour tous, tant en ce qui concerne l’établissement de la vérité sur les faits qu’en ce qui concerne les réformes majeures à promouvoir, en particulier au sein de l’Église et des institutions religieuses.

Le Conseil de PAVÉS


Collectif (Pavés)


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