Le Réseau Européen Églises et Libertés a tenu sa 21e Conférence annuelle
Pierre Collet
Publié dans Bulletin PAVÉS n°27 (6/2011)
C’est Barcelone qui recevait cette année le rendez-vous des quelque 35
délégués des groupes du réseau. Trois Belges vous y représentaient. L’accueil
catalan fut chaleureux, l’organisation impeccable, la gestion du temps et de la
communication – la difficulté des langues ! – particulièrement soignée. Reconnaissons
une fois encore que le principal bénéfice de ce genre de rencontre tient à la
qualité des personnes qu’on y croise et aux amitiés qu’on y noue au fil des
ans ! Sans négliger le rapport des différentes actions en cours et les
orientations prises en assemblée générale : il se passe en effet beaucoup
de choses que nous ne soupçonnons même pas…
Comme on pourra mieux le comprendre grâce à l’historique publié
ci-dessous, c’est surtout au Conseil de l’Europe (avec François
Becker et Gerd Wild) et à la Plateforme du Parlement européen (avec Hubert
Tournès, Henk Baars et Elfriede Harth) que ça se passe : on trouvera les rapports
détaillés de leurs activités sur le site www.en-re.eu.
À Strasbourg, les moyens financiers mis à
la disposition de la Conférence des OING ont été réduits de moitié – le Conseil
de l’Europe commence à perdre de son originalité avec l’extension de fait de l’Union
Européenne – et cela risque fort de diminuer ses capacités de travail ;
mais nous avons réaffirmé notre intention de nous inscrire parmi les
associations habilitées à soumettre des ‘réclamations collectives’, une
procédure qui permet à la société civile d’obliger les états à mettre en
pratique la charte sociale européenne. En rappelant que cela implique que
nous, les associations du réseau, nous nous engagions à fournir les informations...
Á Bruxelles, la Plateforme du Parlement Européen pour la laïcité en politique (http://politicsreligion.eu) a organisé des débats sur la liberté de conscience, les abus sexuels du clergé catholique, la législation antidiscrimination, sujets sur lesquels les décideurs politiques doivent faire face à l'influence voire à la pression des religions. Nous participons à cette plateforme mais un chaud débat de fond s’est ouvert sur la question de savoir si notre réseau devait rejoindre la nouvelle Alliance pour une Europe laïque : les différences ne tiennent pas seulement à la perception des termes de ‘laïcité’ ou de ‘secularism’ d’une langue à l’autre, mais aussi à la réalité vécue dans nos pays respectifs. La ‘séparation’ entre religion et politique ne peut pas être un absolu, au risque de cantonner la religion à la sphère privée, ce qui n’est évidemment pas notre option. Faut-il plutôt parler d’une dialectique ‘relation - séparation’ ? On s’est donné une année de réflexion !
Quant au troisième lieu d’engagement, les Forums Sociaux Européens, nos délégués Vittorio Bellavite et Mauro Castagnaro avouent qu’ils doivent malheureusement déchanter depuis les dernières réunions à Istanbul et à Paris : malgré notre implication très concrète au Forum d’Istanbul, la dimension religieuse est systématiquement écartée des débats – une attitude exactement opposée à celle du Forum Social Mondial – et le dialogue avec le comité organisateur est devenu particulièrement difficile. Nous avons pourtant décidé de maintenir nos contacts dans l’espoir d’une évolution positive.
Enfin, au chapitre des projets, il a été beaucoup question de "Council 50", qu’un petit article vous présente ailleurs dans l’état actuel de son élaboration. Quelle sera notre implication ? Vos avis sont bienvenus !
Pierre Collet (Hors-les-murs)
Notes :
À lire en lien avec ce compte rendu :
- Le communiqué de presse de la rencontre
- L'historique du Réseau Européen par François Becker
- L'état d'avancement du projet Council 50 par Pierre Collet
retourner dans l'article
