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La réunion du collectif européen des ccb

Bruxelles, 6-8 mai 2011

Pierre Collet
Publié dans CEM n°91 (6/2011)

La rencontre programmée pour le 16 avril 2010 a enfin eu lieu, un an plus tard… Car à cette date, le nuage de cendres islandais avait empêché tous les délégués sauf une de prendre l’air pour Bruxelles ! Rien de tel cette fois : nous étions trois Espagnols, deux Italiens, deux Français, une Autrichienne, un Suisse, et quatre Belges, un flamand et trois francophones, et pour près de la moitié des nouveaux venus prêts à prendre la relève.

Comme toujours lors de ces rencontres, il s’agit d’abord de se donner des nouvelles, en l’occurrence depuis la rencontre de Vienne en 2009. Les différences d’un pays à l’autre sont assez considérables, et nous avons été forcément plus attentifs à tout ce qui pouvait amener des questionnements et susciter de l’espérance. Mais ce n’est pas le lieu ici de recopier tout ce qui s’est dit : je me contenterai de souligner ce qui m’a interpellé, au risque de paraître extrêmement subjectif.

Spontanément, mon attention se porte sur la manière dont les liens entre communautés se structurent d’un pays à l’autre : restent-elles surtout entre elles, ou font-elles réseau avec d’autres groupes ? 

En Autriche, Rotraut nous explique que les délégués des 15 communautés de base de Vienne se rencontrent toutes les six semaines pour se consulter et coordonner leurs activités ! Ces groupes sont souvent liés aux paroisses, même s’ils se réunissent aussi séparément de ces dernières. C’est vrai que cela ressemble à une exception : nulle part ailleurs, on ne sent si fort ce lien avec le reste de l’Église. José nous dit cependant qu’en Suisse, des projets sont aussi en cours au niveau diocésain, mais pas de manière identique en Suisse romande ou alémanique.

L’Italie fait figure d’une autre exception : la coordination des communautés y est tellement forte que la dernière rencontre nationale bisannuelle de Turin a rassemblé 300 participants ! Pas de centralisation excessive pour-tant : Massimiliano nous fait remarquer que le groupe des femmes et celui des jeunes se réunissent aussi séparément, avec leurs propres projets indépendants. C’est en Italie que la communication semble le mieux fonctionner avec un site web extrêmement actif.

Ailleurs, les liens avec un réseau structuré sont de plus en plus clairs : c’est ce que retiennent Gilbert et Marie-Pascale pour la France, où les Réseaux des Parvis viennent de prouver leur vitalité à Lyon en réunissant plus de 500 personnes. C’est le cas aussi de la Flandre dont les groupes de base couvrent autant les formations – en particulier bibliques, insiste Paul – que les engagements sociaux. Mais aussi en Espagne avec Redes Cristianas : c’est un réseau de quelque 147 groupes, communautés et mouvements catholiques de base dont le site web est mis à jour quotidiennement et qui tiendra en octobre sa 3e assemblée nationale bisannuelle. La particularité très engagée des Comunidades Cristianas Populares n’y est pourtant pas diluée, insistent Luis Angel et Inma, puisqu’elles organisent aussi une grosse rencontre nationale tous les deux ou trois ans.

Enfin, les Pays-Bas se présentent aussi comme une sorte de 3e exception : si les communautés font bien partie d’un tel réseau, la Mariënburgvereniging, la volonté d’émancipation par rapport à l’Église hiérarchique y est plus marquée que partout ailleurs avec des pratiques de gestion vraiment indépendante, y compris au niveau de certaines paroisses (voir par exemple notre bulletin de septembre 2010 : Plus d’indépendance pour les commu-nautés de croyants ?) D’où la création pour le moment d’une ‘Fondation’ au service de ces communautés, de leurs finances et de la formation.

J’aurais pu choisir une autre porte d’entrée : la priorité des communautés se situe-t-elle au niveau des engagements sociaux ou sur leur vie interne, voire sur la prière et la célébration ? Difficile à savoir : nous savons bien, chez nous aussi, que c’est très différent d’une communauté à l’autre, et que des priorités circonstancielles peuvent être décidées localement.

Nous nous sommes aussi attelés à quelques difficultés de fonctionnement : créer un site web des communautés en Europe, assurer une tournante de l’animation du Collectif (deux personnes d’un même pays responsables du secrétariat pour deux ans), organiser une réunion des délégués chaque année dans un pays différent, reprendre contact avec certaines régions comme le Portugal, le Pays Basque, l’Allemagne… Quant à l’implication éventuelle des communautés dans le projet Council 50 (voir pages 8-9), chaque pays est invité à se positionner : c’est cohérent avec l’intention de coordonner les actions au niveau national.

Enfin, c’est avec beaucoup d’entrain que nous nous sommes mis à actuali-ser les ‘Fondements communs’ des communautés de base auxquels nous n’avions plus touché depuis 2003. Et là, le consensus a été particulièrement facile à trouver : on en trouvera le texte revu ci-dessous, avec l’espoir qu’il sera utile aussi pour la réflexion dans nos communautés.


Pierre Collet (Hors-les-murs)

Notes :
En lien avec cet article, lire aussi
- le communiqué de presse
- la mise à jour de "Options, pratiques et défis des communautés de base en Europe"



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