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Fonctionnement de l’Equipe Responsable d’une communauté chrétienne

Démocratie dans l'Eglise
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Selon le type de communauté et l’imagination de ses membres, cette équipe responsable pourra se dénommer : équipe pastorale, groupe porteur, équipe d’animation, etc.

Ou tout simplement … Equipe Responsable .

Quelques principes généraux.

Le fonctionnement de cette Equipe responsable sera organisé de manière à réaliser au mieux les missions qui lui sont confiées. Celle-ci ne se limitera généralement pas à des tâches dites de « gestion quotidienne » mais inclura également des responsabilités d’animation, de réflexion et d’initiatives à prendre ou à proposer à l’Assemblée de la communauté .

S’agissant d’une communauté chrétienne, l’Equipe responsable aura généralement pour responsabilité de veiller à ce que les missions suivantes soient remplies:

- annoncer la Bonne Nouvelle

- célébrer Jéus-Christ ressuscité

- exercer la solidarité dans la communauté et à l’extérieur de celle-ci

- assurer la disponibilité des moyens nécessaires à la vie de la communauté

- assurer un bon fonctionnement interne de la communauté.

Dans un souci de démocratie (éviter tout autoritarisme) et d’efficacité (ne pas tout faire elle-même), l’Equipe responsable se référera utilement au principe de subsidiarité. Selon ce principe, toute tâche, tout projet est confié au niveau -compétent- le plus bas possible dans l’organisation.

En termes concrets, cela veut dire que les autres Equipes existantes (catéchèse, liturgie, temporel, …) doivent jouir d’une certaine autonomie. A ces équipes de juger ce qui doit être référé à l’Equipe responsable, et ce sera à l’Assemblée de la communauté de corriger le tir quand cela s’avère nécessaire.

Dans le même esprit, l’Equipe responsable aura à cœur de s’inspirer du projet pastoral et de consulter régulièrement l' Assemblée de la communauté. Idéalement, celle-ci se réunit trois fois par an.

Un autre principe bien utile est celui des mandats. Toute responsabilité, toute fonction de service n’est confiée à une personne que pour une durée déterminée. Une durée de 4 ans semble la plus appropriée. Pas de mandat à vie, pas de personne « indéboulonnable ».

Comme chacun sait, on ne « se presse pas au portillon » pour se porter candidat à une fonction à remplir au sein de la communauté. Il est cependant important qu’il y ait plus de candidats que de postes à pourvoir. Les mandats seront donc renouvelables, du moins un certain nombre de fois ou sous certaines conditions. L’existence du mandat permettra toujours au mandant de ne pas renouveler celui d’une personne dont on juge qu’elle ne convient pas, et au mandataire de ne pas demander le renouvellement, ou de se présenter à une autre fonction.

« Tout mandat doit être reçu et n’appartient pas à celui qui le reçoit. Il le reçoit pour que le peuple ait la joie et que celle-ci soit complète … et surtout pas pour diminuer le pouvoir du peuple. Concrètement, quelqu’un ne peut se prévaloir de son mandat pour garder un pouvoir pour soi, mais uniquement pour défendre le droit du peuple. » G. Fourez, in « Cette foi-ci ».

Dans la pratique

Nous prendrons pour exemple celui d’une Equipe pastorale en paroisse. Ce qui sera dit vaut également pour tout autre type d’équipe au service d’une communauté : animation d’une communauté de base, équipe responsable en pastorale spécialisée, équipe spécialisée en paroisse (catéchèse, liturgie,…).

Mise en place

Selon l’adage bien connu : ce qui concerne tout le monde doit être décidé par tout le monde. Le choix des membres de l’Equipe sera donc l’affaire de tous. Ceci est important, notamment afin que l’Equipe bénéficie de la confiance de la communauté.

Pour procéder à ce choix, le(s) responsable(s) auront parfois tendance à proposer des noms au vote de la communauté. Cela sera parfois une partie de celle-ci, le Conseil paroissial par exemple. Il s’agit là, certes, d’un progrès par rapport à une nomination directe par une autorité supérieure. Cette approche présente cependant deux points faibles. Le premier est une confiance mitigée de la part de la communauté car elle n’a pas vraiment choisi les noms mais n’a pu que réagir à une proposition. Le second point faible est la perte de l’apport que pourrait faire la communauté en proposant elle-même les personnes à solliciter. Le don de discernement existe aussi dans la communauté. De plus, le fait d’être proposé par d’autres membres de la communauté est un motivant fort pour les personnes ainsi sollicitées.

Les responsables demanderont donc à l’ensemble de la communauté de proposer des noms de personnes jugées les plus qualifiées pour faire partie de l’Equipe responsable. Ils solliciteront ensuite l’acceptation de chacune des personnes proposées. Celles qui auront accepté seront ensuite proposées au choix définitif de l’Assemblée de la communauté. A ce stade, il est bon d’établir un seuil minimum (50% ?) afin d’assurer que chaque membre de l’Equipe responsable jouit d’une large confiance au sein de la communauté.

Fonctionnement

Qui dit équipe, dit réunions mais pas réunionite !

L’Equipe responsable se réunit selon les besoins mais, encore une fois, ceux-ci ne se résument pas à la gestion quotidienne. Il est important de prévoir du temps pour réfléchir à l’avenir de la communauté, aux projets à soumettre à l’ Assemblée. Une fois tous les 15 jours semble être un bon rythme que l’on pourra augmenter à certains moments si le besoin s’en fait sentir, que l’on pourra aussi espacer, par exemple durant les vacances.

Une répartition judicieuse du rôle de chacun au sein de l’Equipe responsable en assurera le bon fonctionnement. Rappelons ici que les membres en ont été choisis par l’Assemblée eu égard à leurs diverses compétences et à leur disponibilité à s’engager au service du bien commun. Il ne s’agit donc pas d’y faire figurer des représentants des différents secteurs et activités de la communauté, ceci serait le rôle d’un éventuel Conseil paroissial.

Assez logiquement, l’Assemblée aura « panaché » ses choix de manière à former une équipe aux compétences diverses et complémentaires. Si l’un(e) est apprécié(e) pour sa capacité de réflexion, un(e) autre aura séduit par son dynamisme et un(e) troisième par le temps disponible dont il/elle dispose.

Certains rôles nécessitent d’être assurés de manière permanente, notamment l’animation, le secrétariat et les contacts extérieurs. D’autres le seront de manière plus ponctuelle tels que l’organisation d’une activité, l’animation de l’Assemblée, la préparation de projets, …

L’animation de l’équipe est une fonction de service et non de pouvoir. Elle pourra être exercée selon l’une de 2 formules : une personne élue par l’équipe ou une « tournante » entre (certains) membres, qualifiés, qui se proposent. La personne désignée, pour 1 an ou 2, offre l’avantage de la continuité et d’une implication plus profonde, le risque étant celui d’une certaine prise de pouvoir (si les autres se laissent faire). La tournante apparaît comme plus démocratique, à condition que les animateurs soient qualifiés, mais rend plus difficile une réflexion à long terme. De toute manière, l’Equipe fonctionnera selon le principe démocratique : une personne = une voix, mais les décisions se prendront plutôt par consensus que par vote.

De même pour le secrétariat. Cela peut être une personne qui l’assure pendant un certain temps (continuité) ou une tournante pour les comptes rendus, le reste se faisant au coup par coup

Des contacts extérieurs doivent être assurés pour éviter que la communauté ne vive repliée sur elle-même. Ici aussi, certain(e)s sont plus doué(e)s que d’autres pour établir et entretenir des contacts fructueux mais dans certains cas un autre membre sera plus indiqué pour prendre un contact spécifique.

Manuel d’entretien

Si la mise en place d’un fonctionnement démocratique se fait progressivement et prend du temps, ce n’est jamais terminé pour autant. La démocratie s’entretient. Des glissements, voire des dérapages menacent toujours.

Il faudra donc veiller à vérifier régulièrement la qualité du fonctionnement démocratique qui aura été instauré. Une évaluation annuelle semble être une bonne pratique. Un bon questionnaire d’évaluation peut s’avérer utile : les décisions se prennent-elles au meilleur endroit ? les mandats sont-ils respectés ? n’y a-t-il pas de prise de pouvoir (consciente ou inconsciente) de la part de l’un(e) ou l’autre ? y a-t-il des améliorations à apporter ? etc. etc.

En fait, vivre la démocratie est une affaire de tous les jours. Un vrai fonctionnement démocratique repose en bonne partie sur l’esprit qui règne dans la communauté : confiance mutuelle, écoute de chacun(e), correction fraternelle si nécessaire, transparence absolue, etc.

Le projet pastoral sera, bien sûr, mis à jour régulièrement, tous les 2 ans par exemple. De même, il sera bon de passer en revue les statuts, règlement d’ordre intérieur (s’il y en a un ) et tout autre document organisationnel afin de s’assurer de leur pertinence et de les modifier s’il y a lieu. Ces ré-visions se feront en toute simplicité mais aussi en toute clarté par rapport à tous les membres de la communauté.

Envoi

La démocratie n’est pas un état de fait bien défini et figé une fois pour toutes, nous l’avons vu. C’est un processus. Elle évolue selon les cultures et les époques.

De même, ces textes ne sont pas destinés à rester figés dans leur contenu ni dans leur forme actuelle. Logique, n’est-il pas ?

Nous vous sommes donc très reconnaissants de nous envoyer vos commentaires et suggestions à l’adresse suivante : legein.jean@skynet.be

Le groupe « Démocratie dans l’Eglise » : Anne Brisbois, Gerda et Pierre Compère, Jean Legein, Henri Solé, Philippe Van Vlaenderen.

(Mars 2007)

Démocratie dans l'Eglise (D?mocratie dans l)


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